La première fois que Libé écrit son nom
3 janvier 2012. François Hollande lance son slogan «Le changement c'est maintenant» et Libé présente la «petite armée» du candidat. Au sein de la catégorie Experts, où figurent notamment Karine Berger, Gilbert Cette, Philippe Aghion ou Elie Cohen, apparaît pour la première fois dans nos colonnes le nom d'Emmanuel Macron, brièvement présenté comme ancien inspecteur des finances et gérant chez Rothschild & Cie. Il vient alors d'avoir 34 ans.
Le 16 mai, peu après l'élection de François Hollande, son nom réapparaît à la fin d'un article pour annoncer sa nomination comme secrétaire général adjoint de l'Elysée. Sa biographie est à peine complétée : son rôle dans la commission Attali y est évoqué et on apprend que ses pairs l'ont surnommé «la petite Ferrari».
La première fois qu’il fait (un peu) parler de lui
28 juin 2012. Sous le titre «Elysée : des frictions en coulisses qui font désordre», Libé raconte les relations délicates entre Philippe Leglise-Costa, 45 ans et conseiller Europe, et Emmanuel Macron, 34 ans, un des deux secrétaires généraux adjoints de l'Elysée, en charge des questions économiques et financières. «L'un [Leglise-Costa, ndlr] est nerveux, fébrile et expérimenté. L'autre [Macron] est calme, stratégique, mais ne connaît pas la machine européenne», confie alors un diplomate.
La première fois qu’il fait l’objet d’un portrait
18 septembre 2012. «L'Elysée décroche le poupon», titre Libé, qui dresse sur deux pages le profil du secrétaire général adjoint de l'Elysée, «l'histoire de l'affolante ascension d'un jeune homme pressé. Celle d'un Julien Sorel d'un siècle où la haute finance est devenue l'antichambre du pouvoir politique», écrit-on alors.
On vous en livre la chute prémonitoire, in extenso : «Karine Berger confirme : "Il n'a pas de vrai discours de conviction, mais il est très sensible au jeu de pouvoir entre les personnes." Réponse de Macron : "Je n'aime pas être enfermé dans une case. J'aime comprendre et faire. Et les situations compliquées. Ici, j'ai la chance de participer à une action collective qui cherche à avoir du sens." Un ami va droit au but : "Je suis sûr qu'au fond de lui, il rêve de devenir président de la République."»
La première fois qu’il a participé à un Forum Libé
6 avril 2013. Emmanuel Macron est invité par Libération, en partenariat avec Sciences-Po, à un Forum éco sur le thème «L'euro et le bonheur». Voici un extrait du compte rendu de Libé : «Si l'Europe ne s'est pas bâtie sur le thème du bonheur, elle s'est cependant construite contre les totalitarismes, qui, pour Emmanuel Macron secrétaire général adjoint de l'Elysée, "définit d'en haut" ce que doit être le bonheur des autres. "On fournissait le cadre à l'intérieur duquel les bonheurs individuels pouvaient s'épanouir !"» résume-t-il. Cette année-là, son nom est cité huit fois dans Libé.
La première fois qu’il est devenu un personnage public
27 août 2014. En entrant au gouvernement Valls II comme ministre de l'Economie, Emmanuel Macron quitte les postes en coulisse pour une fonction exposée. Libération évoque alors le «symbole de la Macron-économie» et raconte un échange avec lui quelques semaines plus tôt. Extrait :
«On le bouscule en lui disant qu'il part avec un bilan catastrophique : le FN est le premier parti de France, la gauche est laminée, la croissance à zéro et le chômage continue d'augmenter. Il en faut plus pour déstabiliser l'animal. Il raconte qu'au début du quinquennat, il avait prévenu Hollande. "Est-ce que tu es prêt à perdre les élections intermédiaires ?" a demandé le jeune conseiller au chef de l'Etat, qui a évidemment esquivé. Il dit : "Ces élections étaient perdues d'avance." Et sur l'absence de résultats à sa politique ? "Je n'ai jamais pensé quitter mes fonctions avec des résultats améliorés… Ça va forcément prendre du temps car la machine est profondément endommagée, mais il n'y a pas d'autres choix que de continuer les réformes."»
Cette année-là, devenu ministre, son nom apparaît à 248 occurrences dans Libé (Web ou papier).
La première fois qu’il a fait la une
10 décembre 2014. Paradoxalement (ou pas), la première fois que le nom d'Emmanuel Macron apparaît en une, c'est une photo de… Jacques Attali qui est en grand. Sous le titre «Attali, l'autre Président», à l'occasion de la présentation de la loi Macron. Libé explique alors qu'«au moment où l'un de ses protégés, Emmanuel Macron, présente une loi contestée, Attali, conseiller de Mitterrand, Sarkozy et Hollande apparaît comme l'inusable architecte de la politique social-libérale».
29 août 2015. Il faudra attendre plus de six mois pour que le ministre fasse la une vraiment sur lui. Et même deux fois lui : sous la manchette «Le droitier contrarié», Libé s'interroge sur le profil politique qui vient alors d'éreinter les 35 heures devant le Medef en se demandant s'il s'agit d'un «homme de droite dans un gouvernement de gauche».
Depuis cette date, et avant le premier tour de la présidentielle, il apparaîtra douze fois en une, d'abord concernant la loi Macron 2, puis surtout dans le cadre du lancement d'En marche («Macron lance sa boîte de l'ego») puis de la campagne présidentielle (notamment pour une grande interview sur l'Europe).