«Il serait faux de dire que rien n’a été fait pendant ce quinquennat, mais beaucoup reste à faire si l’on veut offrir des perspectives aux 8,8 millions de pauvres et aux 4 millions de mal-logés. Certes, le plan de lutte contre la pauvreté a été une avancée majeure : il a doté le mandat d’une vision de long terme sur l’augmentation des minima sociaux, la lutte contre le non-recours aux prestations sociales, ou l’inclusion bancaire. La loi Alur, qui couvre une diversité de champs allant des copropriétés dégradées à la régulation des marchés locatifs, va dans le bon sens. La loi de transition énergétique et l’objectif de 500 000 rénovations thermiques par an à partir de 2017 portent une ambition environnementale et promettent une baisse du coût du chauffage. Autant de réalisations ou de chantiers qui pèseront au-delà du mandat s’ils sont pris à bras-le-corps par le nouvel exécutif. «Mais trop nombreux ont été les renoncements : sur la mise en place d’une garantie universelle des loyers, sorte d’assurance contre les impayés pour éviter les expulsions de locataires en difficulté, par exemple. On pense à l’absence de financements de l’Etat pour le nouveau plan de rénovation urbaine quand les besoins dans les quartiers populaires sont colossaux, et aussi à la baisse des subventions pour la construction de HLM alors que l’objectif de 150 000 par an n’a jamais été atteint. Et le changement de paradigme pour enrayer les situations de grande exclusion n’a pas eu lieu, ni sur le front du chômage de longue durée ni sur la réponse aux sans-domicile (+ 50 % en dix ans). Tout ceci reste à faire et sans attendre.»
Témoignage
Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre «De trop nombreux renoncements»
par Tonino Serafini
publié le 9 mai 2017 à 21h06
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