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Libération

Najat Vallaud-Belkacem : «J’ai l’impression que ça a duré cinq minutes durant lesquelles j’ai pris vingt-cinq ans.»

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale, mercredi
publié le 10 mai 2017 à 20h06

«Difficile», «émouvant», «fier». Dans le désordre, ce sont les adjectifs utilisés par les ministres pour qualifier leur ultime réunion mercredi sous la présidence de François Hollande, à l'Elysée, avant de céder leur place à l'équipe d'Emmanuel Macron la semaine prochaine. «Refermer ce cahier, ce n'est pas simple mais on peut en ouvrir et en écrire d'autres», a expliqué Najat Vallaud-Belkacem après avoir franchi le perron du palais présidentiel où le chef de l'Etat a salué un à un les ministres sur le départ. «Ce n'est pas un moment triste, mais solennel», a corrigé Ségolène Royal, passant devant les journalistes après son ancienne protégée. Pour ce dernier Conseil des ministres, Hollande avait convié tous les membres du gouvernement, secrétaires d'Etat compris. Il a pris la parole pour dresser un bilan positif de son action et adresser quelques messages indirects, mais pas subliminaux, à son successeur. «Derrière toute cette action, il y a toujours une histoire et si on veut regarder l'avenir, il faut toujours avoir conscience qu'on n'est pas simplement lié à un moment ou un instant, mais à une idée, […] de justice sociale, d'écologie, d'un monde respectueux de valeurs, a déclaré Hollande, selon son ami et porte-parole, Stéphane Le Foll. L'idée est toujours là, elle dépasse le moment. Donc [le Président] a souhaité aux plus jeunes de la faire fructifier.» Soit un recadrage historique et politique en règle de Macron, qui se vit en homme neuf ni de droite ni gauche. La dernière année du quinquennat a été marquée par des manifestations monstres contre la loi travail. A l'heure de refiler les clés à son ancien protégé, étiqueté social libéral, Hollande a tenu à rappeler que «le jour où on [avait] oublié que le dialogue social était une nécessité, on [l'avait] chèrement payé», a rapporté le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies. Le Conseil des ministres s'est terminé «debout» par des applaudissements, selon Le Foll. «Un moment très fraternel.» Le dernier.