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Libération

Dans le rétro 1995 L’adieu aux armes de Mitterrand

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publié le 12 mai 2017 à 20h36

«François Mitterrand va quitter l’Elysée, épuisé mais triomphant ; encore une fois, sans doute la dernière. Il achève son second mandat à l’heure dite, sans que l’homme de chair, de plaisir et de volonté ait lâché, victime des tourments incessants d’une maladie irrésistible. […] Il quitte ce palais du Faubourg Saint-Honoré dans lequel il aura passé près d’un tiers de sa vie politique et le cinquième de son existence, en homme apaisé. C’est-à-dire en vainqueur.

«Pour François Mitterrand, comme pour tous les conquérants, tous les combattants, tous les rebelles, tous les séducteurs - il correspond à toutes ces définitions -, la victoire est une vertu cardinale, la seule unité de mesure qui vaille dans une vie. Elle se conjugue naturellement avec la défaite. Il sera passé de l’une à l’autre, inlassablement, sans barguigner, sans jamais renoncer et sans le moindre forfait. […] François Mitterrand aura fait de la politique en littérateur : il aura toujours privilégié le style aux idées.»

Extrait de l'éditorial de Libération du 13 mai 1995