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Législatives

A Lyon, le Modem pourrait présenter ses propres candidats

Contre toute attente, le parti centriste menace de faire scission avec La République en marche dans le Rhône. Dernière ligne droite des négociations.
Le maire de Lyon, Gerard Collomb, et le patron du Modem, François Bayrou, lors du meeting d'Emmanuel Macron à Lyon le 17 avril. (Photo Eric Feferberg. AFP)
publié le 15 mai 2017 à 15h57

Vue de Lyon, l'image du duo Gérard Collomb et François Bayrou, émus lors de la passation de pouvoir à Emmanuel Macron, semble bien lointaine. Depuis dimanche soir, le Modem 69 menace de faire scission. Et pour cause : les quatre candidats investis par La République en marche (LREM) à Lyon font partie de la garde rapprochée du maire socialiste. Dans les quatorze circonscriptions du département, on ne compte qu'un seul candidat du Modem sélectionné par la commission nationale d'investiture. Les locaux de l'étape crient au déséquilibre. Si on recense quatre candidats issus de la société civile, plusieurs figures politiques dénoncent un «recyclage» des élus de gauche, au détriment de la promesse de renouvellement faite par Emmanuel Macron.

Suite à un conseil départemental, le Modem 69 envisage donc de présenter au moins trois candidats alternatifs, notamment dans les 2e, 7e et 14circonscriptions. «Cela fait des semaines que nous tendons la main à LREM et à Gérard Collomb», déplore le patron du parti dans le Rhône, François-Xavier Pénicaud. «Ce n'est pas une démarche agressive, assure-t-il. La victoire d'Emmanuel Macron est formidable mais on veut que les promesses soient tenues, celles du renouvellement et de l'équilibre des sensibilités.»

«Nous demandons des gestes»

Pour preuve, les centristes assurent apporter leur soutien à la plupart des candidats comme Thomas Rudigoz, un ancien du Modem proche de Gérard Collomb, ou encore à Bruno Bonnell, le célèbre entrepreneur en robotique qui fera face à Najat Vallaud-Belkacem. «Mais nous demandons des gestes envers les centristes, en les intégrant dans la campagne en tant que suppléant, directeur de campagne ou mandataire financier par exemple», poursuit le conseiller régional Modem. «Je me lance ! confie un militant MoDem, encore furieux du résultat des investitures et qui tient à conserver son anonymat. La décision a été prise à l'unanimité ce qui me donne une légitimité», confirme celui qui pourrait être candidat dans la deuxième circonscription de Lyon. «Je ne pense pas que ce soit une bonne idée si on veut faire gagner la majorité présidentielle. La démarche d'Emmanuel Macron est de sortir de ces raisonnements d'équilibre des appareils», rétorque Hubert Julien-Laferrière, candidat de LREM, tout en se disant prêt à dialoguer. «J'espère qu'on ne va pas en arriver là», lâche-t-il.

Des négociations envisageables ?

Interrogé par Libération, Bruno Bonnell, le référent En marche pour le Rhône, tombe des nues. «Nous avons une alliance avec François Bayrou qui a été réaffirmée il y a quelques jours. Je comprends les frustrations mais je regrette que cela ait été porté sur la place publique», déclare-t-il. Des négociations sont-elles envisageables ? «C'est un message fort mais leur décision peut être contredite au niveau national. On va tout faire pour les entraîner dans ce rassemblement et les convaincre qu'on peut mener de nombreux combats ensemble», conclut l'entrepreneur. Si dissidence il y a, les candidats ont jusqu'à vendredi pour déposer leurs candidatures aux législatives.