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Libération
Législatives

Bayrou prépare sa rente politique

Après avoir dénoncé le peu de candidats Modem investis par En marche pour les législatives, le centriste a finalement arraché 95 investitures au nouveau parti d’Emmanuel Macron.
Francois Bayrou près de Matignon, le 16 mai. (Photo Geoffroy van der Hasselt. AFP)
publié le 16 mai 2017 à 19h11

En bon maquignon, fils d'éleveur de chevaux, François Bayrou a bien, très bien, tiré son épingle du jeu. Un coup de gueule, et hop ! Il met en marche son troupeau pour les prochaines législatives. Au total, il aura arraché 95 investitures au nouveau parti d'Emmanuel Macron. Et ses équipes ne désespèrent pas d'en obtenir une dizaine supplémentaire d'ici mercredi de la part de Jean-Paul Delevoye, en charge des investitures chez les macronistes.

Au total, plus du double de ce qui avait été annoncé par Richard Ferrand, secrétaire général d'En marche lors de la présentation de la première liste des candidats de la future majorité présidentielle. Le président du Modem avait alors eu le sentiment d'être traité comme quantité plus que négligeable malgré son soutien dès avant le premier tour au candidat Macron. Il l'avait fait savoir.

Des fidèles investis

«En 2007 et surtout en 2012, on s'est fait claquer la porte à la gueule. Et François n'a même pas cherché à négocier quoi que ce soit, à nous sauver. Ben cette fois il va au charbon pour ses troupes. Il ne pense pas qu'à lui», note un ancien du Modem qui avait, lui, fait les frais du peu d'empressement du patron à sauver ses troupes. Cette fois, les fidèles d'entre les fidèles ont été investis, notamment Patricia Gallerneau en Vendée, Marielle de Sarnez et Marc Fesneau, respectivement numéro deux et trois du Modem, et Christophe Grudler sur le territoire de Belfort.

François Bayrou espère ainsi avoir suffisamment d’élus pour constituer un groupe à l’Assemblée nationale qui permettra au Modem de s’assurer un certain train de vie. Une aisance complétée par la dotation publique attribuée au Modem si au moins cinquante de ses candidats recueillent au moins 1% des voix au premier tour des législatives. Participer au renouvellement de la vie politique n’empêche pas d’avoir le sens des affaires.