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Le Drian pose ses valises au Quai d’Orsay

Symboliquement, le ministre le plus proche de François Hollande reste dans l’équipe Macron. Mais contrairement à ce qui était attendu, il quitte la Défense pour les Affaires étrangères.
Passation de pouvoir entre Jean-Marc Ayrault et Jean-Yves Le Drian au ministère des affaires étrangères, à Paris, le 17 mai. (Photo Marc Chaumeil pour Libération)
publié le 17 mai 2017 à 18h22
(mis à jour le 17 mai 2017 à 18h47)

Jean-Yves Le Drian est décidément un «cas très particulier». Pendant la campagne, c’était la formule choisie par Emmanuel Macron pour justifier son intention de garder le plus vieil ami politique de François Hollande dans sa future équipe gouvernementale. Mais, au terme d’un quinquennat autant marqué par les opérations militaires extérieures (Mali, Centrafrique, Syrie, Irak) que par les attentats sur le sol français, l’excuse valait pour le ministère de la Défense, que Le Drian occupait depuis 2012. «Je veux bien rester un peu mais pas cinq ans», confiait-il récemment à des élus bretons.

Sauf que, surprise du chef, Jean-Yves Le Drian rempile bien mais atterrit finalement au Quai d’Orsay. «Je vais poursuivre d’une autre manière, le combat pour la sécurité des Français», a commenté mercredi le nouveau chef de la diplomatie, devenu pour les Français le visage de la lutte contre Daech et le VRP de l’armement français. Avec l’opération Serval au Mali, ce taciturne avait le sentiment d’avoir combiné défense, politique et diplomatie. Rebaptisé ministre des Affaires africaines, que Hollande lui avait sous-traitées, extrêmement populaire dans le Golfe (où il a enfin réussi à vendre le Rafale), Le Drian est nommé «ministre de l’Europe et des Affaires étrangères», dans cet ordre. A près de 70 ans, cet ancien prof d’histoire et petit-fils de docker de Lorient a été réélu à la tête de la région Bretagne en décembre 2015, une fonction que François Hollande l’avait autorisé à cumuler pour cause d’état d’urgence. Tout en gardant Le Drian, Emmanuel Macron a décidé de faire autrement: les présidents d’exécutif locaux ont été priés de démissionner pour être nommés. Bonjour le monde, au revoir la Bretagne.