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Libération

Qui se cache derrière la «commission d’éthique» d’En marche ?

publié le 31 mai 2017 à 20h46

Pas facile de faire advenir «un nouveau monde, un monde de règles précises qui rétablissent la confiance dans les acteurs publics», dixit le Premier ministre, Edouard Philippe, mardi soir. Surtout quand, au sein de l'armada de pèlerins estampillés La République en marche (LREM), un petit groupe trimballe quelques bruyantes casseroles de l'ancien monde.

Ces derniers jours, les errements passés de plusieurs investis sont venus ternir la dynamique du mouvement présidentiel, toujours crédité de flatteuses projections aux législatives. Une candidate «marchande de sommeil» à Saint-Denis selon Mediapart, une autre condamnée à de la prison avec sursis pour falsification de diplôme dans le Nord, un impétrant accusé de tweets antisémites, un aspirant député toulousain dont la condamnation à un an d'inéligibilité resurgit, une prof qui fait campagne en posant un congé maladie (et donc fraude l'assurance maladie) dans le Var, un candidat connu pour ses déclarations homophobes en Guadeloupe…

A chaque nouveau cas, le mouvement macroniste a sorti son joker en saisissant sa «commission d'éthique» - sans donner plus de détails. Cette dernière est présidée par Jean-Pierre Mignard, avocat et ami de François Hollande, qui officiait jusqu'en mars 2016 au sein de la haute autorité éthique… du PS. A Libération, ce dernier explique que la commission, «autorité indépendante et impartiale», est composée «d'entre trois et six membres», dont il ne peut révéler les noms. Sept cas problématiques ont été analysés par Mignard et son équipe de juristes mystères, «qui n'a pas l'autorité pour retirer une investiture, seulement celle de formuler des recommandations ou des réserves, afin de prévenir les litiges et modeler les comportements». Mignard assure que la commission a rendu son avis sur tous les dossiers qui lui ont été transmis, en précisant que les situations de Ferrand et Sarnez ne lui ont pas été soumises. «C'est désormais à Catherine Barbaroux [présidente par intérim d'En marche] de trancher», conclut-il.