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Législatives

NKM en mauvaise posture dans une circonscription réputée imperdable pour la droite

Dans la deuxième circonscription de Paris qui couvre le Ve arrondissement ainsi qu'une partie du VIe et VIIe, des quartiers habités par une population aisée, un sondage donne la candidate LR distancée de presque 20 points par son adversaire LREM.
Nathalie Kosciusko-Morizet en plein tractage, le 2 juin. (Photo Christophe Archambault. AFP)
publié le 4 juin 2017 à 17h00

C'était un cadeau de François Fillon. En janvier, le vainqueur de la primaire de la droite et du centre avait décidé de céder sa circonscription, la 2e de Paris – réputée imperdable pour son camp – à Nathalie Kosciusko-Morizet. Mais cinq mois plus tard, la faveur pourrait mal tourner, à en croire un sondage Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud Radio, publié ce dimanche. Créditée de 24% d'intentions de vote au premier tour, contre 42% pour le candidat de La République en marche (LREM) Gilles Le Gendre, NKM serait défaite par ce dernier au second, n'obtenant que 32% des voix en cas de duel LR-LREM.

En tout, 24 concurrents s'affrontent dans cette circonscription englobant le Varrondissement et une partie des VIe et VIIe, des quartiers parisiens habités par une population aisée. Dans la liste figurent deux dissidents LR qui compliquent un peu plus la tâche de celle qui fut ministre de l'Ecologie dans l'un des gouvernements Fillon. D'une part : Jean-Pierre Lecoq, l'actuel maire du VIarrondissement, donné à 7% au premier tour. Soutenu par Rachida Dati, ennemie notoire de NKM, il arriverait à égalité avec la candidate socialiste et talonnerait celle de La France insoumise, placée troisième et très loin derrière les deux premiers. De l'autre : Henri Guaino, député LR sortant des Yvelines, qui recueillerait 3% des suffrages.

L’investiture En marche bouleverse les pronostics

Outre la division de sa famille politique qui ne facilite pas les choses, NKM est surtout menacée par la décision d'En marche d'investir un candidat face à elle. La cheffe de l'opposition LR à Paris, Macron-compatible, avait signé l'appel d'élus de droite à saisir «la main tendue» du président de la République et pouvait espérer avoir le champ libre, à l'instar d'autres têtes d'affiche de droite comme de gauche. Un cas de figure qui lui aurait quasiment assuré la victoire: depuis sa création (sous sa forme actuelle) dans les années 80, la 2e circonscription a toujours voté à droite, et pour le même homme, Jean Tiberi. Il y a cinq ans, François Fillon lui succède, réussissant presque à être élu dès le premier tour. Si, le 23 avril, ce dernier est bien arrivé en tête à l'échelle de la circonscription, avec 37,34% des voix, l'écart avec Emmanuel Macron était d'à peine un demi-point.

Actuellement députée de l'Essonne où elle est établie depuis 2002, Nathalie Kosciusko-Morizet avait choisi de s'implanter dans un autre territoire, le XIVarrondissement de Paris, lors des élections municipales de 2014. Il y a un an, c'est dans une circonscription recouvrant une partie de cet arrondissement qu'elle avait annoncé vouloir se porter candidate pour les législatives. Une conscription souvent considérée comme acquise à la gauche, que le geste de François Fillon à son égard lui aura finalement permis d'éviter, à défaut de lui offrir une victoire certaine le 18 juin.