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Législatives

En meeting, Collomb s'emballe à Villeurbanne

Le ministre ultramacronien animait mercredi soir un meeting régional de la République en marche.
Gérard Collomb à Villeurbanne mercredi soir. (Photo Bruno Amsellem (Divergence) pour Libération)
publié le 8 juin 2017 à 9h22

«On sort les drapeaux», hurle un chauffeur de salle. Voilà Gérard Collomb, ministre de l'intérieur, sur scène. La salle du Transbordeur tremble sous les applaudissements. Le sénateur-maire de Lyon, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, semble galvanisé par ce meeting régional de la République en marche, mercredi soir, avant le premier tour des législatives. Au micro, il salue le «vent de fraîcheur» du renouvellement, porté par des candidats comme Thyphanie Degois à Aix-les-Bains, la plus jeune candidate de la République en Marche. Puis, il s'emballe dans un discours de soutien au président Emmanuel Macron. «Il a étonné le monde, il a révolutionné le monde !», s'exclame-t-il. Ses fidèles n'en reviennent pas de tant de fougue. Devant un parterre d'invités et quelques centaines de militants, Gérard Collomb peut compter sur le soutien de ses proches, l'ancien ministre de la Justice Michel Mercier ou David Kimelfeld, son bras droit à la métropole de Lyon.

«C'est avec un peu d'émotions que je suis avec vous, ce soir… J'allais dire à Lyon mais non, on est sur le territoire de Villeurbanne ! J'espère que cela fera plaisir à tout le monde», ironise  Gérard Collomb. Un clin d'œil qui fait sourire son premier adjoint Georges Képénékian, probable successeur à l'Hôtel de ville. Dans cette commune limitrophe, Gérard Collomb marche sur les plates-bandes de Najat Vallaud-Belkacem, ex-ministre de l'Education et candidate dans la sixième circonscription du Rhône. De quoi faire enrager le maire PS de Villeurbanne, Jean-Paul Bret. Ce dernier n'en revient toujours pas que le maire de Lyon ait incité Bruno Bonnell à se présenter face à sa candidate socialiste, transfuge du clan Collomb. Indéniablement, Bruno Bonnell, le très médiatique entrepreneur spécialisé en robotique, gagne des points d'avance avec le soutien de «Gégé», maire de Lyon depuis 2001 et président de la métropole.

Selon un sondage Ifop-Fiducial, Najat Vallaud-Belkacem serait en mauvaise posture, devancée par Bruno Bonnell et talonnée par Laurent Legendre, candidat de la France Insoumise. Si la candidate bénéficie du soutien de la députée PS sortante, Pascale Crozon, et d’élus locaux, elle a  besoin de figures emblématiques pour l’aider dans sa course à la députation. Il y a quelques jours,  Bernard Cazeneuve est venu en ambulancier prêter main-forte à Najat Vallaud-Belkacem. Comme partout en France, l’ancien Premier ministre enchaîne les meetings et visites pour éviter la bérézina des candidats socialistes. A ce soutien s’ajoutent ceux de la maire de Nantes, Johanna Rolland, ou encore de Benjamin Lucas, le président des Jeunes socialistes.

Catapulté au cœur de cette bataille d'images, le basketteur Tony Parker a goûté aux affres des campagnes électorales. La semaine dernière, le meneur des San Antonio Spurs et propriétaire du club de Villeurbanne l'ASVEL, a apporté son soutien à Najat Vallaud-Belkacem. «Najat, que je connais depuis longtemps est ma candidate de cœur. Elle est la députée dont Villeurbanne a besoin pour aller plus haut et jouer collectif», s'est engagé Tony Parker. Avant de se rétracter le lendemain et de poser en photo aux côtés de Gérard Collomb. L'équipe de Najat Vallaud-Belkacem accuse le coup. Son suppléant, Didier Vullierme, adjoint au maire Villeurbanne, s'interroge ouvertement sur d'éventuelles pressions politiques.

En bon chef de file, l'influent Gérard Collomb poursuit sa tournée auprès des candidats de Lyon ce jeudi matin. «Je pense que nous avons toutes les chances de remporter une large majorité. Mais il faut rester humble, rien n'est gagné d'avance», a-t-il déclaré hier soir, en quittant le Transbordeur, assailli de demandes de selfies.