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Bruno Le Maire, ministre confirmé

Le ministre de l’Economie est candidat dans la première circonscription de l’Eure.
Edouard Philippe et Bruno Le Maire, en campagne à Pacy-sur-Eure, le 28 mai. (Photo Marc Chaumeil. Divergence)
publié le 11 juin 2017 à 21h56

Il revient de si loin. Assommé en novembre 2016 par sa contre-performance à la primaire de la droite, mis au ban de sa famille politique quand il fut le premier, début mars, à lâcher François Fillon, Bruno Le Maire a plusieurs fois frôlé la mort politique au cours des six derniers mois.

Le voilà donc (très nettement) relégitimé, décrochant plus de 45% des suffrages exprimés dans la première circonscription de l’Eure, selon les premières estimations. Dimanche 18 juin, le député désormais étiqueté LREM affrontera la candidate FN, Fabienne Delacour, qui a obtenu 23% des voix.

Prudent, le ministre de l'Economie assurait, ces derniers jours, qu'il estimerait avoir gagné son pari s'il franchissait, au premier tour, la barre des 35 %. Dans cette circonscription très rurale qui a placé Marine Le Pen largement en tête le 23 avril, avec près de 30 % des suffrages, Macron, 10 points derrière, avait fait jeu égal avec Fillon. Le Maire confie que beaucoup de ses amis lui déconseillaient de se porter candidat. Car, comme tous les ministres candidats, il est condamné à quitter le gouvernement s'il est battu. De Laurent Wauquiez à Nathalie Kosciusko-Morizet, tous ses anciens amis politiques avaient durement condamné son ralliement à Macron. Candidat malgré tout, Le Maire a choisi de faire de cette courageuse prise de «risque» son principal argument de campagne. «Je mets mon sort entre vos mains. C'est vous qui allez décider si je reste au gouvernement», a-t-il dit à ses électeurs. De son combat, il prétend faire «un référendum pour ou contre la recomposition» déclenchée par l'élection du nouveau chef de l'Etat.

Il assure que le projet présidentiel est conforme à ses convictions. Y compris la hausse de la CSG, qu'il a critiquée avant la présidentielle et qu'il soutient désormais, dès lors qu'il s'agit «d'un instrument au service d'une politique qui vise à réduire les déficits et à augmenter le salaire net». Le ministre de l'Economie estime ne pas avoir de «leçon de cohérence à recevoir» de ses ex-amis qui ont, de leur côté, tourné le dos au projet Fillon.

La nomination d'Edouard Philippe à Matignon et les premiers pas très gaulliens de Macron ont achevé de convaincre de larges franges de l'électorat de droite qu'il convenait de «donner sa chance» au nouveau président. Coumba Dioukhané, maire adjointe à Evreux investie à la dernière minute par LR, pouvait difficilement prétendre faire de l'ombre au sortant. Elle a tout juste dépassé 6 % des voix. Manifestement résignés, les dirigeants du parti ne l'avaient d'ailleurs que très timidement soutenue.