Benoît Hamon n'est pas meilleur surfeur que ses anciens camarades du gouvernement, quasiment tous éradiqués du second tour des législatives. Dans la 11e circonscription des Yvelines - qui valide systématiquement ou presque la couleur politique du président élu -, le candidat socialiste a succombé à la déferlante des «marcheurs». Inconnue du grand public, Nadia Hai, 36 ans, fondatrice du comité «Femmes en marche avec Macron», termine en tête avec 33 % des voix. Le maire Les Républicains d'Elancourt, Jean-Michel Fourgous, finit, lui, à la deuxième place (22,85 %) - à quelques encablures de Benoît Hamon (22,61 %), battu à 80 voix près. En un peu plus d'un mois, l'ancien candidat à l'élection présidentielle se prend deux gifles politiques mémorables. Signe qu'il n'attendait pas monts et merveilles de son score, Benoît Hamon a laissé la Maison des familles de Trappes, son quartier général pour la soirée, célébrer un baptême jusqu'au dernier moment. L'ancien ministre de l'Education savait la tâche ardue. Alors que la circonscription vivait en 2012 au rythme de son match avec le fantasque Jean-Michel Fourgous, la poussée de La République en marche et de La France insoumise a transformé la dyarchie en quartet.
Lucide, Benoît Hamon avait prédit il y a quelques jours que le Parti socialiste allait se prendre «une tôle historique». Après ses 6,36 % au premier tour de l'élection présidentielle, même un piètre marabout ne s'y serait pas trompé. Porté par les manifestations de sympathie des habitants, notamment de son fief de Trappes, Hamon s'accrochait tout de même à l'idée d'une voie divine. Il faut dire que chacun de ses déplacements s'accompagnait d'un festival de poignées de main, de photos, de bisous. Le hic, c'est que tous ces aimants avaient moins de 18 ans, n'étaient pas inscrits sur les listes électorales ou votaient ailleurs. Benoît Hamon, candidat des selfies et des oreilles de chat sur Snapchat.