Atterrissage manqué pour le socialiste François Lamy, puisque le second tour va se jouer entre Christophe Itier (La République en marche) et Adrien Quatennens (La France insoumise). La défaite est sévère pour le socialiste, mais pas inattendue. Au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon était en tête avec 30,4%, suivi d’Emmanuel Macron, à 24%. Le socialiste Benoît Hamon n’était arrivé que cinquième, à près de 10,4 %, derrière la droite (13,6%) et le FN (15,5%). C’était la circonscription de Roger Salengro, Pierre Mauroy et Bernard Roman. Et Martine Aubry avait tout fait pour faire de la place à François Lamy. Plusieurs prétendants au poste ont été écartés au profit de l’ancien ministre de la Ville, député de l’Essonne. Le Parisien s’était installé à Lille il y a trois ans, trop tard pour que la greffe prenne, surtout en période de reflux sévère du PS.
Outre son manque de notoriété, Lamy était en difficulté à cause d'un bilan de François Hollande avec lequel il était loin d'être en phase. «A chaque fois que la gauche a été au pouvoir, elle a laissé sa marque, confiait-il pendant la campagne. En 36, les congés payés, en 81, l'abolition de la peine de mort, en 97, les 35 heures et la CMU. Mais en 2012 ? La loi travail…» Les scores de Bernard Roman en 2012 semblent démesurés en comparaison : 41,7% au premier tour en 2012, et l'avait emporté avec 64,9% face à la droite. Il est vrai que Bernard Roman n'avait que 13 candidats en face, alors que François Lamy en avait 24. Christophe Itier, ancien socialiste, est à la tête d'une association de travail social de 1 500 salariés, dont il a pris la tête après être passé par le cabinet d'audit Deloitte.