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Malgré les affaires, Ferrand ne coule pas

Le ministre arrive en tête de la 6e circonscription du Finistère.
Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires à Carhaix, vendredi. (Photo Martin Bertrand. Hans Lucas)
publié le 11 juin 2017 à 22h16

Malgré la polémique liée aux conditions d'attribution d'un marché de location à sa compagne par les Mutuelles de Bretagne, alors qu'il en était le directeur général, Richard Ferrand se sort plutôt très bien de ce premier tour des législatives. Selon les résultats définitifs, il arrive en tête de la 6e circonscription du Finistère, où il était candidat à sa propre succession, avec 33,9 % des suffrages. Mieux qu'en 2012 ! Derrière lui, la maire LR de Châteaulin, Gaëlle Nicolas, récolterait 18,1 % des suffrages et le maire de Carhaix, Christian Troadec, 13,9 %.

Il faut croire que les électeurs n'auront pas tenu rigueur de ses déboires au nouveau ministre de la Cohésion des territoires. Ou que l'étiquette La République en marche aura été plus forte. Au second tour, pour l'ancien élu PS, la partie s'annonce donc très favorable. En embuscade, Gaëlle Nicolas, qui se proclamait explicitement sur ses dernières affiches comme la candidate «contre Ferrand», continuera en tout cas de miser sur les soupçons de conflits d'intérêts pesant sur les épaules du candidat LREM pour faire campagne. Pas sûr que cela suffise à attirer assez d'électeurs en sa faveur.

On ne sait pas encore ce que fera Christian Troadec, dont Richard Ferrand est depuis toujours la bête noire, même s’il s’était désisté en sa faveur en 2012. A son actif, l’ancien leader des «bonnets rouges», qui a fait campagne sous le drapeau régionaliste de «Oui la Bretagne», dispose d’un certain poids électoral dans le Centre-Bretagne, mais il n’était déjà arrivé qu’en troisième position au premier tour des législatives de 2012, quand son rival caracolait à 32 % des voix puis à 58 % au second tour.

Reste que, pour Richard Ferrand, la promenade de santé qui devait se transformer en parcours à embûches aura finalement déjoué les pronostics. Les électeurs d’un territoire qui va de Carhaix à l’île d’Ouessant en passant par Châteaulin et la presqu’île de Crozon, exprimaient pourtant ces dernières semaines, sinon une vraie défiance mêlée d’indignation, à tout le moins un trouble manifeste vis-à-vis de l’un des tout premiers soutiens d’Emmanuel Macron.

Richard Ferrand aura cependant continué à arpenter le terrain (presque) comme si de rien n’était, récoltant au passage le soutien d’une quarantaine d’élus de la circonscription, dont de nombreux maires de petites communes rurales, et parvenant à réunir une centaine de personnes lors d’une réunion publique à Carhaix, le fief de Troadec.