Manuel Valls arrive en tête à l’issue du premier tour : 25,5 % des suffrages, contre 17,7 % pour Farida Amrani (la France insoumise), qui sera son unique adversaire au second tour. Ce n’est pas un triomphe, simplement une confirmation des sondages. L’ancien Premier ministre va devoir batailler ferme pour remporter son quatrième mandat. De leur côté, les Insoumis, au-delà des reports de voix, parient sur les abstentionnistes (plus de 50 % selon les premiers chiffres) : s’ils se déplaçaient au second tour, ils pourraient contribuer à tourner une longue page de l’histoire locale. Suivent la candidate LR (12 %) et celle du FN (10,2 %).
La 1re circonscription de l'Essonne était l'un des coins les plus scrutés de ces législatives. Parce que Manuel Valls bat des records d'impopularité et qu'il s'est transformé au fil des semaines en aimant à challengers improbables : Dieudonné (3,8 %) et Francis Lalanne (suppléant d'un ex du Front de gauche qui fait 1 %) ont débarqué pour le faire plonger. Parce que l'ancien maire d'Evry fait profil bas dans son propre fief, accusé de défendre localement tout le contraire de ce qu'il a montré au gouvernement - le 49.3 et ses prises de position sur l'islam arrivent en tête de la liste des reproches. Drôle de campagne pour Valls, à commencer par son positionnement de «marcheur» clandestin. Car s'il se réclame de la majorité présidentielle (comme trois autres candidats), il n'a reçu aucune investiture officielle. L'ex-ponte du PS est donc un candidat sans étiquette qui, en cas de défaite dans une semaine, passerait en six mois de présidentiable à politique déclassé, sans mandat.
Il y a cinq ans, Manuel Valls se baladait dans la circo : 48,6 % au premier tour, 65,6 % au second. 2012 est loin, quand bien même des habitants d’Evry continuent de louer son bilan d’ancien maire. Farida Amrani aurait pu disputer la pole position à Manuel Valls. Mais il y a la guéguerre avec Michel Nouaille, le candidat PCF qui lui aussi se réclame de Mélenchon.