In extremis, Eric Woerth sauve son siège dans la 4e circonscription de l'Oise. Avec 51,98% des voix face à Stéphanie Lozano, candidate LREM, le député Les Républicains et maire de Chantilly gagne un nouveau ticket pour l'Assemblée nationale, où il est entré pour la première fois en 2002.
Le ballottage penchait pourtant en sa défaveur. Au premier tour, Eric Woerth, arrivé deuxième avec 27,7% des voix, était devancé de sept points par Stéphanie Lozano, forte de 34,8% des suffrages. Les villes de Senlis et Pont-Sainte-Maxence avaient largement penché pour le parti d’Emmanuel Macron. Seul son fief de Chantilly, dont Eric Woerth est l’édile depuis 1995, lui était resté fidèle. Et encore, ses administrés ne l’avaient propulsé que trois points devant sa rivale.
Une douche froide pour l’ancien ministre sarkozyste, du Budget puis du Travail, habitué à des réélections sans ombrage. Au second tour des élections législatives de 2012, Woerth avait largement battu son adversaire Patrick Canon, candidat EE-LV et PS, avec près de 60% des voix.
Dans l'entre-deux-tours, ses collègues Les Républicains n'ont pas ménagé leurs efforts pour sauver le soldat Woerth. Après une tournée des marchés et de l'hippodrome aux côtés du sortant, François Baroin avait tenu mercredi à Chantilly un meeting à la tonalité hagiographique.«Ne laissez pas passer la chance d'avoir Eric Woerth à l'Assemblée», avait lancé le chef de file de LR, vantant les mérites d'un homme «courageux, droit et intelligent», qui «a inventé la réforme de l'Etat» et réalisé «la réforme de retraite la plus importante». Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, était aussi passée soutenir le candidat en visite dans un supermarché de Senlis.
Ces derniers jours, Eric Woerth avait affûté ses flèches contre Stéphanie Lozano, qualifiée au fil des discours et des tweets de «candidate LREM socialiste». Façon de la renvoyer à son CV ancré au PS. Cette quadra a commencé sa carrière politique en 2004 comme assistante parlementaire de l'ex-sénateur socialiste de l'Oise, André Vantomme. Puis de Laurence Rossignol, nommée plus tard à la tête du secrétariat d'Etat à la Famille, où Lozano l'avait suivie comme cheffe de cabinet adjointe. Investie sur le tard par son camp, elle avait sillonné la circonscription en camping-car pour prôner, en vain, «le renouvellement des visages».