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Libération
Analyse

Marisol Touraine : la défaite surprise de l’ex-ministre

Marisol Touraine en 2012. (Photo Joël Saget. AFP)
publié le 19 juin 2017 à 0h46

C’est la défaite socialiste la plus spectaculaire du second tour : Marisol Touraine, arrivée largement en tête dimanche dernier en Indre-et-Loire, a finalement été sèchement battue par son adversaire de droite, Sophie Auconie (UDI), qui a gagné 37 points en sept jours (56,2 %). Ministre des Affaires sociales de François Hollande pendant cinq ans, poids lourd de la majorité sortante, Marisol Touraine s’incline avec un score sans appel de 43,8 % des suffrages, pâtissant d’une abstention en forte progression entre les deux tours. Et ce, alors que Macron avait fait le choix de l’épargner, ne présentant aucun candidat LREM face à elle. Marisol Touraine a pâti d’un mauvais (voire inexistant) report de voix du reste de la gauche. Au premier tour, La France insoumise avait totalisé pourtant près de 14 % des voix.

Au Parti socialiste, ce rebondissement n'étonne pas plus que cela. «Elle suscite un tel rejet à droite et chez les militants socialistes que ce n'était pas jouable», commentait un dirigeant du PS dimanche soir. Marisol Touraine avait commencé par perdre le contrôle de la fédération socialiste d'Indre-et-Loire lors du dernier congrès PS en 2015. Elle s'était ensuite tenue éloignée de la campagne présidentielle et, sans marcheur face à elle, elle avait fini par choisir de placarder des affiches répondant à la charte graphique de LREM, bleu et jaune, avec un calicot «majorité présidentielle». Sans le poing et la rose du parti de Jaurès et Blum. Du coup, la fédération PS lui avait carrément retiré son soutien fin mai, appelant les électeurs de gauche à voter «selon leur conscience». La conscience a parlé.