Les candidats nationalistes corses raflent la mise en emportant trois des quatre sièges de députés de l'île. Un séisme politique qui confirme la montée en puissance du mouvement fraîchement arrivé au pouvoir, après des décennies passées dans l'opposition. C'est dans la 2e circonscription de Corse-du-Sud, fief de la droite, que le coup le plus rude a été porté. En direct sur France 3 Corse, dimanche soir, Camille de Rocca Serra, député sortant Les Républicains, ne cache pas sa déception. «C'est une défaite, une lourde défaite», admet celui dont la famille règne sur la circonscription depuis sa création. «Un séisme», corrige le journaliste qui l'interroge. D'autant que l'héritier de la droite insulaire est destitué par un nouveau venu en politique, le candidat nationaliste Paul-André Colombani, qui l'emporte avec 55,22 % des suffrages. La confirmation de la dynamique du mouvement nationaliste dans un paysage corse dominé par les grandes familles politiques annonce la fin d'un ancien monde. Outre l'extrême sud, les candidats du mouvement Pè a Corsica («pour la Corse», né de l'union des partis autonomistes et indépendantistes) arrachent également les deux circonscriptions de Haute-Corse. Dans le centre de l'île, Jean-Félix Acquaviva, président de l'office des transports de Corse, bat Francis Giudici, candidat investi de La République en marche dans la 2e circonscription de Haute-Corse. Dans le nord, le député sortant Sauveur Gandolfi-Scheit (LR) est lui aussi écrasé par le candidat nationaliste, le professeur retraité Michel Castellani avec 60,5 % des suffrages.
Des quatre circonscriptions de l’île, seule celle du pays ajaccien résiste à l’onde de choc nationaliste. Au second tour, c’est le candidat Les Républicains Jean-Jacques Ferrara qui l’emporte, sans surprise.