Avec 18 ministres et 4 secrétaires d'Etat, le premier gouvernement d'Edouard Philippe était l'un des plus resserrés de toute la Ve République. Il faut dire que comme Ayrault, Valls ou Sarkozy avant lui, Macron avait fait la promesse d'un «gouvernement resserré» pendant la campagne présidentielle. Il s'était même donné un objectif chiffré : un «gouvernement d'une quinzaine de ministres tout au plus» (un objectif un peu moins ambitieux que ses premières déclarations, qui tablaient même sur 15 membres, secrétaires d'etat compris).
Mais au lendemain des législatives, le premier remaniement de l'ère Macron change la donne : avec un nouveau ministre et six nouveaux secrétaires d'Etat, le gouvernement Philippe 2 passe à 29 membres, soit presque autant que la moyenne de la Ve République : 33,9 membres, premiers ministres exclus.
Edouard Philippe a ici utilisé une stratégie de la gonflette notoirement utilisée par François Fillon, lui aussi adepte du «gouvernement resserré»… mais uniquement avant les législatives. Le premier gouvernement Fillon, qui ne comptait que 19 membres (15 ministres et 4 secrétaires d'Etat, soit le plus resserré de la Ve République), avait ainsi été très largement élargi après un mois seulement pour donner «Fillon 2», juste derrière les législatives. Avec onze nouveaux secrétaires d'Etat, ce «gouvernement resserré» était alors passé à 30 membres.