La page des législatives à peine tournée, La République en marche ouvre déjà celle des sénatoriales. Avec l’objectif de faire tomber la Haute Assemblée dans le giron de la majorité présidentielle. Le 25 septembre, la moitié des départements renouvelleront 170 sénateurs, soit près de la moitié des 348 élus du palais du Luxembourg. Les états-majors épluchent la carte électorale pour savoir quels départements pourront basculer.
Aujourd’hui, les soutiens du président de la République peuvent tabler sur 88 sénateurs : les 42 élus du groupe Union centriste (UC), alliance entre le Modem et l’UDI, présidé par l’UDI François Zocchetto, le maire de Laval, mais aussi les 32 membres du nouveau groupe macroniste conduit par l’ex-président PS du conseil régional de Bourgogne, François Patriat, et les 16 élus du groupe Rassemblement démocratique et social européen (RDSE).
«Il est vrai que les élus locaux, les grands électeurs, sont plutôt légitimistes et qu'ils peuvent avoir à cœur de conforter la majorité d'Emmanuel Macron. Mais, à ce stade, se hasarder à des pronostics serait complètement aventureux», se prémunit Jean-Marie Vanlerenberghe, le sénateur du Pas-de-Calais et fidèle de Bayrou. «Le Sénat est par nature très macronien», veut croire l'eurodéputé Jean Arthuis, pilier pendant des années de la commission des finances, selon lequel «Macron a réussi à faire ce dont les sénateurs centristes de toutes tendances ont rêvé pendant des années».
Pour parvenir à cette fusion des centristes et décrocher la majorité, deux personnages très influents s’agitent dans les coulisses : le sénateur du Rhône Michel Mercier et l’actuel ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, ancien sénateur et maire de Lyon. Si une majorité LREM venait à émerger, le premier pourrait viser la présidence du Sénat.