«Le PS is back.» Au moment de poser pour la nouvelle photo de famille, certains socialistes ne font pas dans la nuance. Devant les locaux du Parti socialiste, rue de Solférino à Paris, la nouvelle direction collégiale se réunissait pour la première fois lundi après-midi. Au programme de la réunion : amorcer la rédaction de la première feuille de route qui sera présentée aux élus socialistes le 26 août, puis aux militants courant septembre. Un texte chargé de répondre à une question : quelle ligne politique adopter pour sauver le PS ? Pour l'heure aucun des 28 membres de la nouvelle direction ne se risque à avancer le moindre début de réponse. Ils multiplient les formules toutes faites : «Tout reste à faire», «nous sommes au pied de la montagne», «pour le moment, nous nous contentons de semer des graines».
En revanche, lorsqu'il s'agit de taper sur Emmanuel Macron, les langues se délient. A l'heure où l'opposition à La République en marche à l'Assemblée est incarnée quasi-exclusivement - jusqu'ici - par La France insoumise, le PS a visiblement besoin de rappeler qu'il demeure une force politique indispensable pour le pays : «Vous croyez que nous allons laisser Jupiter faire ce qu'il veut ? Demain lorsque les licenciements se feront en masse, la France aura besoin du PS. Nous restons un parti d'opposition et de proposition», affirme François Kalfon, membre de la direction provisoire.
Un nouveau PS fondé sur une opposition à Macron, donc, et dont l'unité serait indiscutable aux dires de la nouvelle équipe : «Désormais, il faut que nous arrêtions avec toutes les guéguerres internes qui, dans le passé, ont tué le parti. Il nous faut retrouver nos valeurs autour d'un rassemblement», insiste Karim Bouamrane, porte-parole du parti.
Et pourtant, les discours bien huilés pour rassurer les militants peinent à dissimuler des divergences de fond. A l'image de Régis Juanico, seul proche de Benoît Hamon invité à rejoindre le collège de 28 membres qui dirige le parti. Pendant que le PS dénonce l'opposition frontale et systématique du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, l'élu de la Loire, lui, appelle au «dialogue avec les autres forces politiques de gauche, comme les écologistes ou La France insoumise».