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Front national

Au FN, la sortie de l'euro baisse d'un cran dans les priorités

Réuni en séminaire, le parti a accouché d'un communiqué de compromis sur cette question stratégiquement sensible.
Le Front national a entamé mardi lors d'un bureau politique son travail de "refondation" largement souhaité en interne, en lançant "sept groupes de travail" avant un séminaire dans la deuxième moitié de juillet. (Photo LIONEL BONAVENTURE. AFP)
publié le 22 juillet 2017 à 21h22

Pour le Front national, la sortie de l'euro reste un objectif mais sa priorité a baissé de plusieurs crans. Réuni en séminaire vendredi et samedi, le parti a publié samedi soir un communiqué qui revoie un peu l'ordre de ses priorités, en «tenant compte du message envoyé par les Français lors des élections et, notamment, des inquiétudes exprimées par une partie d'entre eux sur la question de l'euro», hautement stratégique pour le parti.

En langage communiqué officiel, cela donne donc cet objectif: «Retrouver, de manière successive et sur la durée d'un quinquennat, nos différentes souverainetés, en commençant prioritairement par la souveraineté territoriale et donc la maîtrise de nos frontières migratoires et commerciales. Afin de se donner le temps nécessaire, le recouvrement de la souveraineté monétaire clôturera ce processus.»

Cette formulation sonne comme un compromis au sein du parti d'extrême droite, sur un sujet qui  empoisonne de plus en plus la vie du parti. Face à un Florian Philippot intransigeant sur la question monétaire, et à une Marine Le Pen irrésolue, nombre de hauts cadres semblaient acquis à un recul stratégique. Comme le secrétaire général Nicolas Bay, favorable à un maintien sous conditions de la monnaie européenne. «On pourrait imaginer une évolution plus limitée, avec un renforcement des contrôles nationaux sur la Banque centrale européenne, expliquait-il vendredi à Libération. Et un quota de création monétaire pour chaque pays, selon sa part dans le PIB de la zone euro.»

La formulation choisie permet de maintenir la sortie de l’euro dans les objectifs du Front national tout en la repoussant en toute fin de processus.

Selon l’AFP, qui cite des participants à ce séminaire au siège du FN à Nanterre (Hauts-de-Seine), plusieurs responsables du parti se sont abstenus sur ce texte final, dont Nicolas Bay, Bernard Monnot, Jérôme Rivière ou Philippe Olivier.

De l’avis de plusieurs membres des deux camps, la rencontre à huis clos n’a pas tourné à l’affrontement. Les participants ont été «invités» à ne pas communiquer la teneur des débats à la presse, selon l’un d’eux.

Il n'y a «pas de règlements de comptes, pas du tout», dès vendredi «l'ambiance était très positive, et très constructive», a affirmé samedi sur France Info Florian Philippot.