Lundi soir, un socialiste présent au bureau national du PS nous a envoyé un message pour décrire l'ambiance : «Ce soir, salle aux trois quarts vide, ambiance de fin de vie.» Les socialistes ne cachent pas la réalité : ils sont dans le dur et cherchent des solutions miracles afin de se reconstruire. Un petit bout de la page vient d'être tourné : le siège historique rue de Solférino, à Paris, va être vendu à Apsys, un groupe immobilier français, pour 45 millions d'euros. Une belle petite somme qui va permettre de remplir les caisses pour acheter un nouveau siège dans la capitale, moins cher, et se relancer après une année 2017 terrible dans les urnes : la présidentielle a vu Benoît Hamon atterrir à 6 % et le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a fondu de 250 députés. Une hécatombe.
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En politique, l’argent est une condition nécessaire mais pas suffisante. Les socialistes se cherchent des idées et une ligne claire vis-à-vis de Macron et Mélenchon : ce sera l’objectif du congrès qui se déroulera à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) les 7 et 8 avril. On ne peut pas dire que la foule attend cet événement en se frottant les mains. La question des militants inquiète : la direction espère franchir le cap des 50 000 votants. Pas simple. Pire, selon le baromètre Viavoice, près de 56 % des Français pensent que le PS a vocation à disparaître du paysage politique. Et tout de même 40 % si l’on se concentre sur les sympathisants de gauche. Une enquête d’opinion qui n’arrange pas les affaires des socialistes.
En attendant le rebond, les élus PS se baladent à travers le pays. Ils rencontrent les militants afin de prendre la température et remobiliser les âmes, pour ne pas laisser filer ceux qui sont encore à la maison. C’est aussi le début de la période électorale. Lors du congrès, le Parti socialiste va élire son nouveau chef – qui remplacera la direction collégiale pléthorique en place depuis la démission de Jean-Christophe Cambadélis – pour incarner le nouveau projet et rivaliser avec Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron… et Benoît Hamon, qui a quitté le parti mais reste sympathique aux yeux des militants. A ce jour, un seul candidat officiel, le député du Val-de-Marne Luc Carvounas. Pour le reste, des rumeurs, des feintes, et c’est tout. Les anciens ministres Najat Vallaud-Belkacem et Stéphane Le Foll indiqueront leurs intentions début janvier. Le temps presse.