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UDI : Lagarde à la tête d'un parti dégarni mais «unifié»

L'Union des démocrates et des indépendants ne compte plus que deux permanents à son siège parisien. Après son échec aux législatives, la formation s'est vidée, avec le départ des radicaux valoisiens et des proches d'Hervé Morin.
Jean-Christophe Lagarde à l'Elysée, le 20 novembre. (Photo Ludovic Marin. AFP)
publié le 22 décembre 2017 à 11h13

Jean-Christophe Lagarde, le patron de l'UDI, le concède : avec le départ des radicaux valoisiens, réunifiés avec leurs cousins radicaux de gauche, et celui des troupes d'Hervé Morin (les Centristes), «le périmètre de l'Union des démocrates et des indépendants s'en trouve changé, mais marginalement. Le parti est maintenant unifié», se félicite le député de Seine-Saint-Denis, finalement pas si mécontent du départ de ses principaux adversaires internes. «Il peut faire semblant d'être serein mais la vérité, aujourd'hui, c'est que l'UDI vole au-dessous des écrans radars. Pour lui, le parti se renforce en s'épurant», ironise un ancien cadre du parti.

«Aujourd'hui, il n'y a plus de chapelles en interne», constate Jean-Christophe Lagarde, qui fait remarquer qu'Yves Jégo, député de Seine-et-Marne, n'a pas suivi le président du Parti radical valoisien, Laurent Hénart, dans son processus de réunification, et a choisi de rester à l'UDI. Tout comme Maurice Leroy, député du Loir-et-Cher, longtemps numéro 2 de la petite formation d'Hervé Morin, qui a également choisi le camp de Jean-Christophe Lagarde. «Pour une raison toute simple, persifle un proche de Morin. Comme le vice-président LREM de l'Assemblée nationale va abandonner son poste en janvier, celui-ci doit revenir à un membre de l'UDI ou à un "constructif", et Lagarde a promis le fauteuil à Leroy qui rêvait d'y reprendre place.»

Un grand nettoyage d’hiver qui s’est exercé jusque dans les travées du conseil régional d’Ile-de-France, où le président et le vice-président du groupe UDI, Frank Cecconi et Didier Bariani, ont été débarqués sans ménagement au profit de deux proches de Lagarde et Jégo.

Pas d’alliance avec Bayrou

La réduction du périmètre de l’UDI n’est pas sans conséquence sur la structure du parti. Après son revers électoral lors des dernières législatives, ajouté à la perte financière due au départ du Parti radical valoisien et le parti d’Hervé Morin, l’UDI a vu son financement se réduire drastiquement et a dû procéder à des licenciements. Le parti ne fonctionne plus aujourd’hui qu’avec deux permanents, un peu perdus dans des locaux devenus trop grands.

Débarrassé de ses empêcheurs de tourner en rond, Lagarde n'entend pas non plus répondre à la proposition de «maison commune» lancée par François Bayrou lors du congrès du Modem le week-end dernier à Paris. «L'UDI incarne le centre et la droite progressiste. Si discussions il devait y avoir en vue des européennes, ce serait avec En marche, si le président de la République souhaite élargir sa majorité, pas avec Bayrou», tranche Lagarde, qui a clairement affirmé à plusieurs reprises que depuis l'élection de Laurent Wauquiez à la tête de LR, les accords électoraux avec ce parti n'étaient plus possibles. «On ne se présente pas ensemble à des élections quand on ne pense plus la même chose», résume Lagarde. Et au cas où la majorité en place ne souhaiterait pas s'élargir à d'autres composantes et notamment à droite, l'UDI n'exclut pas de présenter ses propres listes aux élections européennes.