Ancien directeur de campagne de Benoît Hamon durant la primaire et l'élection présidentielle, Mathieu Hanotin est actuellement conseiller départemental de la Seine-Saint-Denis en charge des sports et de l'organisation des Jeux olympiques et membre du bureau national du Parti socialiste. Il était également député de Saint-Denis, Pierrefitte et Villetaneuse lors du précédent mandat. Depuis le 21 avril 2002, son parcours s'est progressivement rapproché de celui de Benoît Hamon. En 2014, ils se retrouvent ensemble aux côtés des autres «frondeurs» de l'Assemblée nationale. Il fut également l'un des premiers soutiens du candidat. Il livre dans Libération le journal de cette campagne atypique vue de l'intérieur.
A LIRERetrouvez tous les épisodes de Que la campagne est belle
Le dernier débat n’aura pas lieu
Début avril, on s'apprête à enterrer le grand débat télévisé du service public sans fleurs ni couronnes. Macron jette la première pelletée. A la tête d'une coalition électorale hétéroclite dont l'objectif principal est d'empêcher Fillon de devenir président, il souhaite éviter tout ce qui le renverrait à ses ambiguïtés. Trois jours avant le premier tour, pas question qu'une partie de son électorat reparte sur son champion initial. Le 1er avril dans les colonnes du Monde, il menace purement et simplement de boycotter le débat. Difficile de s'opposer à la volonté de celui que tous les sondages annoncent comme le prochain président de la République. Il est, à vrai dire, bien aidé par les autres grands candidats qui, pour des raisons différentes, mettent eux aussi en doute la pertinence de l'exercice.
Le 5 avril, au lendemain du match à onze sur BFM-CNews, ils parviennent à leurs fins. France 2 annonce le remplacement du débat par une série de onze entretiens individuels de quinze minutes. Un grand bond en arrière télévisuel. Le format avait certes passionné les Français… en 1965 ! La couleur et le direct en plus, mais c’est tout juste. Nous tentons de nous y opposer par tous les moyens, sachant la bataille perdue d’avance. Notre voix n’a malheureusement plus la même force qu’il y a deux mois.
Ce n’est pas le format que nous souhaitions mais ça reste une dernière occasion de s’adresser directement à plusieurs millions de Français à trois jours du vote. Benoît se prépare donc activement. L’ordre de passage est tiré au sort. Une angoisse supplémentaire. Le numéro 11 commencera sa prestation à 22h30. Devant un téléspectateur à coup sûr déjà lassé. Au final, Benoît est cinquième. Après Mélenchon et Le Pen, mais avant Macron et Fillon à qui échoit la dernière place redoutée. On est plutôt satisfait.
Nous ne pouvions imaginer que le débat serait rattrapé par une actualité dramatique. Pendant l’allocution de Benoît, la nouvelle tombe. Un attentat vient d’être commis sur les Champs-Élysées. Evidemment les candidats suivants peuvent difficilement éviter le sujet. Macron reste dans les limites du raisonnable. Il évoque les faits avec sobriété et prudence. Contrairement à Fillon qui tente une grossière récupération. Dix minutes anxiogènes sur quinze au total. Tout y passe. Il relaie des rumeurs pourtant déjà démenties par la Préfecture de police et avance une possible exacerbation des tensions entre les Etats-Unis et la Russie susceptible de déboucher sur un conflit global. Le cynisme transpire. Français, tremblez, et surtout votez pour moi…
Dès la fin de l’émission, une panique s’empare des réseaux sociaux. L’attentat va provoquer un sursaut de l’électorat de droite. Le spectre du duel Fillon-Le Pen resurgit. Une catastrophe pour nous, évidemment. Nous sentons bien que cela va nous coûter une partie du peu d’électeurs qui nous restent fidèles. Avouons que le François Fillon de ce jeudi soir constitue le répulsif parfait pour tout citoyen de gauche normalement constitué. A nos dépens.
«La Rose et le réséda» sous le regard de Jaurès
Pour le dernier jour de campagne, j’ai travaillé sur plusieurs scénarios. Deux grandes options se dégagent. La journée marathon de Lille à Marseille en passant par Lyon ou une fin de campagne symbolique ramassée en une visite faisant sens. Je tente d’obtenir depuis mardi une décision de Benoît. Il n’y parvient pas. Il ne veut pas choisir. Une fois cette dernière décision prise, son esprit basculera immédiatement sur ce dimanche redouté qui arrive si vite.
Je comprends tout de même qu’il préfère une fin de campagne symbolique. Quel serait le sens de mobiliser un dispositif gigantesque comme si nous jouions la victoire à quelques voix près ? Nous sommes lucides. Non, mieux vaut finir avec un beau moment dont on se souvienne.
Jeudi soir, une troisième hypothèse se dessine suite à l’attentat. L’arrêt pur et simple de la campagne. Fillon fait ce choix. Ceci dit, sa campagne grand public se trouve tellement réduite aux acquêts du fait de ses turpitudes personnelles que je ne suis pas sûr qu’il ait prévu quoi que ce soit.
Nous en discutons après le débat. Hors de question pour Benoît d’arrêter. Fillon joue cyniquement son va-tout sur le thème du terrorisme, nous n’ajouterons pas d’eau à son moulin.
Les meilleures idées sont souvent celles qui s’imposent naturellement. La toute première proposition faite à Benoît consistait en un rassemblement sous la statue de Jaurès à Carmaux. Un classique. Nous l’avions mise de côté dans un premier temps pour son aspect potentiellement polémique. François Hollande s’y était rendu pendant la campagne présidentielle en 2012. A son retour en 2014, à l’occasion du centenaire de la mort de Jaurès, il s’était trouvé vertement chahuté. Une riveraine l’avait interpellé : «Vous êtes venus à Carmaux il y a deux ans et vous ne tenez pas vos promesses, monsieur le Président. Pensez à nous ! » C’était le 23 avril 2014. Un mois après des municipales catastrophiques. Trois ans jour pour jour avant le 1er tour de la présidentielle. Une séquence terrible car, s’il était encore temps de rebondir, c’est à partir de là que le quinquennat est parti en dérapage incontrôlé.
Nous ne voulions pas que la dernière journée de la campagne #Hamon2017 soit parasitée par la comparaison avec cet événement. De ce point de vue, l’attentat change la donne. Quelle meilleure réponse à la barbarie, qu’un dernier grand discours républicain sous la statue du «martyr de la paix»?
Vendredi 21 avril, au petit matin, nous lançons donc la machine, portés par le précieux soutien du maire de la commune, Alain Espié. Qu’il en soit remercié. Un rassemblement organisé du matin pour l’après-midi, c’est une première.
Quand je ferme les yeux pour repenser à ce moment, deux choses me reviennent. Le beau soleil du Tarn qui tranche cruellement avec notre mélancolie électorale annoncée et La Rose et le réséda. C'est avec quelques vers de ce si beau poème d'Aragon, que Benoît a décidé de conclure son aventure présidentielle. Sur cet appel au rassemblement et à la résistance.
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
A la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Pour Benoît, ces mots résonnent d’un indicible espoir. Oui, aujourd’hui, sous l’œil de Jaurès, il prend date et s’engage. Il ne se retirera pas sur un quelconque Aventin. Il sera là. Dès le lundi suivant. Non en commentateur mais bien en acteur. Avec la foi du charbonnier. Il sait qu’il échouera dimanche à cristalliser dans les urnes l’espoir suscité en janvier lors de la primaire. Pourtant, il affiche la sérénité de ceux qui ont combattu avec bravoure jusqu’au bout.
Deux heures plus tard, nous arrivons à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Tout le monde est appelé pour l’enregistrement. Je me retrouve pour quelques minutes seul avec lui. Je suis un peu ému. L’aventure commencée dix mois plus tôt sur un trottoir de la place Denfert-Rochereau s’achève.
Après un ou deux bons mots, histoire d’endiguer le sentiment qui me gagne, je ne peux m’empêcher de lui demander quel fut son moment préféré de la campagne. La réponse fuse. «Bercy». Sans hésiter. «Ces 20 000 personnes qui vibrent à l’unisson, je m’en souviendrai toute ma vie.» Cela devait être notre point de départ, ce fut notre point d’orgue.
Quelques instants plus tard, nous pénétrons à notre tour dans la carlingue. Comme un dernier témoignage de la sympathie que Benoît n’a jamais cessé d’inspirer, le haut-parleur diffuse un message fort inhabituel. C’est le pilote : «Je vous rappelle, mesdames et messieurs que la participation électorale est le meilleur rempart contre tous les accidents aéronautiques. En pensant à votre équipage du jour, je remercie donc chacun de prendre ses dispositions dès ce dimanche. Permettez-moi enfin de souhaiter la meilleure réussite électorale à tous les candidats à la présidentielle présents à bord.»
Tout l’avion sourit. Je ne connais pas le nom du pilote. Je voudrais ici le remercier pour ces quelques instants qui ont permis à toute notre équipe d’oublier le temps d’un vol l’imminence d’une défaite cuisante. Plus rien à organiser pour tenter de penser à autre chose. Maintenant, il faut affronter la sentence.
23 avril, le verdict des urnes
Je suis à Saint-Denis pour la traditionnelle tournée des bureaux de ma circonscription.
Peu avant 10 heures, Benoît se rend à l’isoloir accompagné de deux de ses plus fidèles. Ali Rabeh, le Trappiste, son chef de cabinet, et Nadjet Boubekeur, son attachée de presse. Nadjet fut la première que j’ai «recrutée» à l’été 2016. Bénévolement, bien sûr. A l’époque peu pensaient que Benoît irait réellement au bout de sa démarche. Mais elle y croyait. L’idée de l’aventure l’a emballée. Elle a immédiatement accepté pour s’investir ensuite totalement dans cette campagne. De tous les déplacements, toujours en première ligne avec le candidat, elle a essuyé avec panache le feu roulant des questions de la presse, géré les incidents et les couacs.
La présence quasi-permanente des journalistes, aussi survoltés que nous par cette campagne riche en coups de théâtre, trahisons et autres révélations sordides, fut, je le confesse, parfois difficile à vivre, mais sans eux nous n’aurions jamais appris, par exemple, quelques jours plus tard, que François Hollande aurait «oublié» de prendre le bulletin de vote Hamon. Certains détails parlent d’eux-mêmes, il serait dommage de les passer sous silence…
18 heures. Les principaux acteurs de la campagne se retrouvent dans une salle du 3e étage de la Mutualité. Chacun s’efforce d’envisager les différents scénarios, de réfléchir aux mots d’après les résultats, aux conséquences qui se profileront dès 20 heures passées. Macron-Le Pen, Fillon-Macron, Macron-Mélenchon, tout défile, même les hypothèses les moins probables.
Ces deux dernières heures avant les résultats sont terribles pour tous les candidats, quelle que soit l’élection. La tournée des bureaux de vote est terminée. Plus rien à penser, plus rien à faire, seulement attendre. Chacun ses préférences pour combler le vide. Benoît a choisi de nous réunir tous afin d’échanger sur le contenu de sa déclaration, mais surtout pour que nous terminions ensemble cette campagne.
Si personne ne doute de la défaite, nous nourrissons tous le secret espoir d’un ultime petit rebond. Nos trois dernières semaines de campagne ont été exemplaires, nos actions réussies jusqu’au dernier grand meeting, place de la République. Mais nous ne pouvons feindre d’ignorer la cruauté des lois de la politique.
Dès 18h30, les sondages sortis des urnes balaient nos infimes espoirs. Nous tenons dans une fourchette entre 7 et 9 %.
Nombreux sont ceux qui nous aimaient bien, qui trouvaient Benoît sympathique, qui pensaient que nous avions le meilleur programme. Mais la présidentielle est avant tout une lutte pour la conquête du pouvoir, pas un combat d’idées. «En politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal», écrivait Machiavel. Parce que nous n’étions plus en capacité de gagner, nous avons perdu notre utilité.
A 19 h 15, nous nous isolons en petit comité. Les sondages sortis des urnes ne tardent pas. La tendance n'est pas bonne, en baisse par rapport aux dernières estimations. Le cauchemar. Le spectre des 5 %, inimaginable il y a quelques jours encore, se met à nous hanter. Tout le monde est tétanisé autour de Benoît qui prépare sa dernière déclaration, cruciale pour la suite. Chacun se souvient du «je vous demande de vous arrêter» d'Edouard Balladur en 1995 ou du «Je me retire de la vie politique» de Jospin en 2002.
La tentation de fuir existe toujours dans la défaite. Certains lui attribuent du panache. Pas moi. Réduire une déroute à un acte individuel relève de la facilité. Il ne faut pas y céder. Le vrai courage est dans la résilience. Face à l’épreuve, il faut tenir. Humble, mais debout.
Vers 19 h 45, nous sommes fixés. La sanction se révèle, tout le monde le sait, encore plus importante que ce que nous annonçaient les derniers sondages. 6,36 %.
Un silence terrifiant s’installe dans cette petite salle. Nous sommes une dizaine autour du candidat seul pourtant face à ces quelques mots qu’il lui reste à prononcer. La solitude du pouvoir ne se manifeste jamais autant que dans la défaite. Benoît décide de parler dès les résultats annoncés. Il faut maintenant tourner cette page le plus vite possible. Il le fait avec une grandeur et une responsabilité à la hauteur des fonctions qu’il prétendait incarner. «J’ai échoué à déjouer le désastre qui s’annonçait depuis plusieurs années. […] J’en assume pleinement la responsabilité sans me défausser sur les circonstances du quinquennat ni sur les trahisons. C’est la seule attitude que me guide mon éthique politique.[…] Ce scrutin est une profonde meurtrissure. […] Je suis fier d’avoir mené une campagne fondatrice dont les ruptures, les innovations sont autant de graines semées pour l’avenir. […] La gauche n’est pas morte ce soir. Vous attendez une renaissance. Ce soir elle est douloureuse. Demain elle sera féconde ».
La lie du calice
Je pensais clore mon récit sur ces mots emplis de responsabilité et d’espoir mais un dernier détail révélateur m’est revenu.
Ce soir-là, malgré la douleur de la défaite, il faut faire le job. Je suis invité sur le plateau du Soir 3 pour commenter les résultats. A mon arrivée, je tombe nez à nez avec Marisol Touraine.
Elle s’est invitée à la dernière minute sur le plateau comme le font souvent les ministres les soirs d’élections. Par respect pour sa fonction, la chaîne publique a décidé de la faire passer avant moi. En temps normal, j’aurai protesté, peut-être même réussi à m’imposer. Là, je suis encore tellement sonné par le choc que je laisse filer.
Je pense, à ce moment, qu’elle va tenir une position républicaine en perspective du second tour et qu’elle aura quelques mots de regrets et de compassion sur la défaite de la gauche.
Mais non, Marisol Touraine décide alors de gifler tous ces militants et citoyens qui croient encore à la gauche. Elle se déclare heureuse de la victoire d’Emmanuel Macron. Elle peut enfin clamer avec le sourire ce qu’elle pense tout bas depuis de nombreuses semaines. «Vous savez dans cette élection, je n’avais pas de candidat.» «Bien sûr je m’investirai dans la campagne d’Emmanuel Macron. Dès demain, avec joie, je serai sur le terrain pour mobiliser.»
Je ne l’ai pas croisée quand j’ai pris sa place sur le plateau. Elle est partie sans même me jeter un regard. Tant mieux. Je ne suis pas sûr que j’aurais réussi à retenir ma colère.
Le plus incroyable dans cette histoire est que Benoît a passé son temps durant la campagne à saluer son action durant le quinquennat et particulièrement sa loi sur le compte pénibilité. Le candidat Macron, au contraire, a pris l’engagement solennel devant les entrepreneurs de ce pays, de le supprimer.
Comment comprendre qu’elle se réjouisse de la défaite des défenseurs de la principale loi de son bilan et loue ceux qui veulent détricoter l’action qu’elle a menée ?
Je ne vois que deux raisons à une posture aussi incohérente. Le sectarisme et un réflexe de caste. Ces deux raisons ne sont pas contradictoires. Pour ce qu’il est, député de banlieue, fils de famille modeste, ni énarque ni d’aucune grande école, comme pour la fronde qu’il a menée contre le gouvernement Valls, la victoire de Benoît aurait été insupportable pour tout une partie des dirigeants socialistes.
Le sectarisme ne conduit qu'à faire des erreurs. Le plus souvent, elles nuisent à ceux qui les subissent mais se retournent aussi parfois contre ceux qui les commettent. Politiquement, la position de Marisol Touraine était irrationnelle. Il y aura une justice quelques semaines plus tard lorsqu'elle sera sanctionnée par les électeurs de sa circonscription alors même qu'En Marche avait décidé de ne pas lui opposer de candidat.
Epilogue : une campagne pour la génération qui vient
Cette défaite vient de loin. Elle est le fruit de tous les renoncements et désenchantements successifs depuis le 21 avril 2002 et particulièrement pendant le quinquennat Hollande. En 2012, François Hollande a su intelligemment instrumentaliser la répulsion du peuple de gauche à l’égard de Nicolas Sarkozy. Il n’avait pas prévu qu’un simple slogan «Le changement, c’est maintenant» susciterait une telle attente. Comment pouvait-il en être autrement pour le second président de gauche de la Cinquième République ?
Que retiendra-t-on de cette nouvelle expérience de gauche au gouvernement ? Aucune grande loi de progrès, hormis le mariage pour tous. Et une rupture symbolique majeure avec nos valeurs historiques à travers la déchéance de nationalité et la loi travail.
A des kilomètres d’une gauche de combat tournée vers un avenir meilleur. Quand elle se mue en gestionnaire stricte plutôt que de porter des réformes positives, la gauche perd son intérêt.
Cette défaite s’inscrit aussi à l’évidence dans une crise profonde de la social-démocratie européenne. Ce modèle hérité des Trente glorieuses devenu à l’évidence obsolète. La social-démocratie en tant qu’outil de régulation sociale d’une société capitaliste nécessitant une importante main-d’œuvre humaine ne marche plus. Son rôle s’est érodé avec l’avènement du chômage de masse à la fin du siècle dernier et se trouve aujourd’hui réduit à la portion congrue avec la multiplication des processus d’automatisation du travail.
Le capital aura de moins en moins besoin du travail humain pour réaliser des profits. C’est un fait avéré dont les conséquences se font sentir un peu plus chaque jour. Salariés et détenteurs du capital avaient des aspirations contradictoires mais un intérêt commun à ce que l’outil de production fonctionne. Trouver la solution pour faire tourner harmonieusement cet édifice était la raison d’être de la social-démocratie, maintenant privée d’objet.
Toutes ces questions sont ouvertes. Ce sera le travail collectif de refondation de la gauche. C’est le défi auquel nous serons confrontés dans les mois et les années à venir pour retrouver la confiance de nos électeurs.
Mais ce n’est pas le sujet de ce journal. De cette campagne, je ne veux retenir qu’une chose. Envers et contre tout, elle fut belle !
Belle par son énergie créatrice et son foisonnement intellectuel.
Belle par sa fraîcheur, mettant en avant l’extraordinaire jeunesse de notre pays.
Belle par sa diversité, mêlant des personnes venues de tous horizons et de toutes les cultures.
Belle par ces idées neuves dont certaines, moquées pendant des mois, commencent à s’imposer dans le débat public.
Belle par l’aventure humaine partagée avec tous ces militants et militantes engagés corps et âme, souvent pour la première fois.
Belle par ces milliers de rencontres à travers notre pays qui ont fait grandir notre intelligence collective.
Une campagne solidaire, écologique, démocratique, européenne.
Une campagne qui a permis de redonner du sens, de l’espoir et de la fierté à la gauche.
Une campagne pour la génération qui vient.
C’était tout ça, et beaucoup plus encore #HAMON2017.
Que la campagne est belle ! Hier, aujourd’hui et demain.
Remerciements
Je veux particulièrement remercier mon amie, Caroline Bokanowski, pour l’aide qu’elle m’a apportée.
Je ne suis ni écrivain ni littéraire de formation. Je n’imaginais pas, au début de ce projet, le volume de travail nécessaire pour mener à bien cette aventure feuilletonesque. Elle m’a coaché à toutes les étapes et m’a même fait découvrir le crucial problème de la redondance du sujet. Si vous avez pris du plaisir à lire ce feuilleton, elle en est grandement responsable. En bref, un énorme coup de chapeau. Et un merci, encore plus grand.
Je veux aussi m’excuser pour tous ceux que je n’ai pas pu citer ou pour tous ceux dont le rôle n’a pas pu être mis en évidence à la hauteur de leur engagement réel. Ce récit est forcément subjectif. C’est un point de vue, pas une vérité unique et absolue. J’ai essayé qu’il soit en tout cas le plus honnête possible avec ce que j’ai vécu. Merci à tous ceux qui ont donné de leur temps et de leur énergie au service de cette aventure. Le combat pour la justice et le progrès ne sera jamais terminé.