Les attaques de Jean-Luc Mélenchon à l’encontre des médias font couler de l’encre et de la salive. Elles coulent de partout. La presse dite «mainstream» réplique et les principaux syndicats de journalistes condamnent les propos du chef de La France insoumise. Qui, lui, ne regrette rien. Le «parti médiatique» est son adversaire principal. Et il ne compte pas se laisser faire.
Jeudi, Jean-Luc Mélenchon a eu le droit à un nouveau regard sur le sujet, celui de Julien Salingue. Et il ne penche pas forcément de son côté. Le chercheur est favorable à la critique des médias, elle est «indispensable», écrit-il sur le site du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), car l'information peut être «malmenée, instrumentalisée, sacrifiée car soumise à des impératifs de rentabilité, et tant certains éditorialistes et pseudo-experts se servent de leur exposition médiatique pour administrer quotidiennement des leçons de morale et de maintien et pour servir, à tous les repas, l'indigeste soupe néolibérale». Le chef des insoumis ne devrait pas le contredire.
Julien Salingue prend ses distances dans la foulée. Il reproche à Mélenchon la «dénonciation systématique» d'un prétendu parti médiatique et «un certain nombre de formules outrancières qui, lorsqu'on connaît son amour du verbe, ne peuvent être considérées comme des maladresses». Il reprend quelques phrases, comme «la presse est la première ennemie de la liberté d'expression» ou «la haine des médias et de ceux qui les animent est juste et saine».
Selon le chercheur, les prises de position «caricaturales» de Mélenchon sont «l'expression d'une démagogie antijournalistes qui a moins à voir avec une critique radicale, de gauche, des médias, qu'avec une rhétorique anti-élites faisant écho à celle pratiquée depuis bien longtemps à l'autre bout du champ politique». Un lien avec la droite de Laurent Wauquiez et l'extrême droite de Marine Le Pen. Pas sûr que Mélenchon apprécie. Mais Salingue répond en avance : «Et que l'on ne nous reproche pas d'opérer ce rapprochement ! C'est Jean-Luc Mélenchon lui-même qui l'opère de facto lorsqu'il prend, toujours dans la même note de blog, la défense de Laurent Wauquiez dans l'affaire des déclarations volées du leader des Républicains.»