L'annonce de Nicolas Hulot dans la matinale de France Inter a fait réagir les acteurs politiques français.
Chez les membres de La République en Marche, c'est la surprise qui domine. Matthieu Orphelin, député LREM, et proche de Hulot parle même «d'électrochoc».
Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, est plus dur :«La plus élémentaire des courtoisies aurait été effectivement de prévenir le président de la République et le Premier ministre.» Il rend tout de même «hommage» au travail du désormais ancien ministre.
François de Rugy, ancien écologiste et président de l'Assemblée nationale, «respecte» la décision de Nicolas Hulot même s'il la «regrette». Il «salue» également son travail.
Je respecte la décision de @N_Hulot même si je la regrette. Je salue son action depuis 15 mois au sein du gouvernement pour enclencher des transformations écologiques profondes : plus que jamais, celles-ci doivent être accomplies avec engagement, persévérance et détermination.
— François de Rugy (@FdeRugy) August 28, 2018
A droite, Laurent Wauquiez, chef des Républicains a déclaré sur RTL qu'il ne «partageait pas nécessairement les opinions» de Nicolas Hulot, mais qu'il «pouvait comprendre» que ce dernier «se sente trahi comme aujourd'hui pas mal de Français par des promesses fortes qui avaient été faites, et le sentiment à l'arrivée que ce n'est pas très tenu». Il ajoute : «Ce que je constate surtout, c'est qu'au fond, cette démission est le reflet des conséquences des ambiguïtés des politiques de Macron. Il cherche à tout concilier, sans jamais trancher.»
Eric Woerth, député LR dans l'Oise a déclaré à France Info que Nicolas Hulot a dû «a dû avaler un certain nombre de couleuvres» depuis le début du quinquennat. «Il était mal à l'aise dans un gouvernement qui n'est pas très pro-environnement» ajoute-t-il.
Nicolas Sarkozy, invité de France Culture ce matin, a préféré ne pas accorder autant d'importance à cette annonce pour parler de ses propres obsessions :«Qu'il y ait Monsieur Hulot ou pas, la question de l'immigration est centrale, qu'il y ait Monsieur Hulot ou pas, la question du montant des impôts qu'on paye ou pas est centrale, c'est tellement plus important, passionnant.»
Alain Juppé, dans un tweet, s'est déclaré «impressionné par [la] hauteur de vue» de l'écologiste.
J’écoute Nicolas Hulot qui annonce son départ du gouvernement. Je suis impressionné par sa hauteur de vue et la noblesse de sa démarche. J’espère qu’au delà du buzz politique inévitable, cette décision nous incitera tous à réfléchir et à changer.
— Alain Juppé (@alainjuppe) August 28, 2018
À l'extrême droite, cette annonce a fait réagir Marine Le Pen qui a dénoncé sur twitter la «soumission du gouvernement aux critères de Maastricht».
Lorsque Nicolas Hulot dénonce la soumission du gouvernement aux critères de Maastricht, à l’économie financiarisée, au modèle économique ultra-libéral, il met le doigt là où ça fait mal ! MLP https://t.co/1SwBrkpJus
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) August 28, 2018
A gauche, Benoît Hamon, qui avait fait de l'écologie une partie importante de sa campagne présidentielle, a salué une décision «courageuse». Il en profite également pour faire un appel aux «changements de nos modes de production et de consommation».
Je salue la décision courageuse de @N_Hulot qui dévoile la réalité du pouvoir sans précédent de l’argent et des lobbys à l’intérieur même du gouvernement qui bloque la transition écologique indispensable.
— Benoît Hamon (@benoithamon) August 28, 2018
La démission de @N_Hulot est un appel au réveil des consciences global pour engager la transformation de notre modèle de développement. Changer nos modes de production et de consommation, notre rapport au travail et notre relation au vivant, c’est cela la transition écologique.
— Benoît Hamon (@benoithamon) August 28, 2018
Du côté de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon annonce la «décomposition» de la «macronie».
La démission de Nicolas #Hulot fonctionne comme un vote de censure contre Macron. Il confirme le diagnostic de mon discours de samedi. La macronie commence sa décomposition.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) August 28, 2018
Alexis Corbière, député LFI, avance la justesse de «[leurs] critiques» du gouvernement au sujet de l'écologie, du nucléaire et du modèle économique.
Coup de tonnerre sur la Macronie. #Hulot démissionne pour sanctionner tout ce qu'il refuse de cautionner encore ! Nos critiques du gouvernement sur l'Ecologie, nucléaire, et le modèle économique étaient donc justes. Avec Macron, à chaque mois sa crise, bientôt chaque semaine ?
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) August 28, 2018