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Erik Tegnér, candidat à l'exclusion de LR

Le partisan de «l'union des droites» ne pourra certainement pas se présenter à l'élection du président des jeunes LR. Il a déjà d'autres ambitions : se faire virer du parti et se rapprocher du RN.
Erik Tegnér et Sébastien Chenu, le 5 septembre. (Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 18 septembre 2018 à 11h22

Que cherche Erik Tegnér ? A être élu président des jeunes LR, répond-il si l'on s'amuse à lui poser la question. Le jeune homme – il vient de fêter ses 25 ans – veut initier la fameuse «union des droites» et répète à l'envi qu'il entend transformer le mouvement de l'intérieur. Du moins officiellement. Car en coulisses, l'ancien président des Jeunes avec Calmels envisage un autre futur.

A court terme, Erik Tegnér a en effet pour projet de se faire virer du parti, si possible en créant une bonne grosse polémique. C’est ce qu’il a confié à l’un de ses proches, fin juillet, selon nos informations. Sa tactique : s’en prendre publiquement et vertement à une tête d’affiche du parti pour créer l’esclandre et se faire pousser dehors en représailles. Il a commencé la semaine dernière, en visant Brice Hortefeux sur Twitter. Sans succès pour l’instant.

Cette attitude confirme qu'Erik Tegnér sera sûrement incapable de se présenter à la présidence des jeunes LR. «Il ne sera jamais candidat», lâche un haut gradé du parti. Même son de cloche côté Nicolas Dupont-Aignan, qui soutient pourtant officiellement la candidature d'Erik Tegnér. «Laurent Wauquiez ne le laissera jamais se présenter», analyse déjà un proche du président de Debout la France.

«Croire que je n’ai pas anticipé leur sectarisme serait une belle erreur»

De fait, le bureau politique du parti qui se réunit aujourd'hui doit fixer les modalités pour se présenter et celles-ci seront apparemment très contraignantes. «On se dirige vers 15 parrainages de responsables départementaux jeunes, plus 100 parrainages d'adhérents et des coordinateurs élus par le bureau politique», grommelle Erik Tegnér.

Puis il menace : «S'ils bloquent ma candidature, je ne peux pas y faire grand-chose. Après, croire que je n'ai pas anticipé leur sectarisme, que je suis seul et que je vais me contenter de partir aux Bahamas siroter des mojitos serait une belle erreur de la part de Laurent Wauquiez !» Le chef est prévenu.

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Le vent tourne. Ce matin sur France Inter, Eric Ciotti lui-même s'est dit «choqué» par la soirée de lancement de campagne d'Erik Tegnér où ont été aperçus Nicolas Dupont-Aignan, Sébastien Chenu, Paul-Marie Coûteaux… Mais pas d'inquiétude. En cas d'exclusion de LR – ou de départ volontaire – Erik Tegnér a déjà une reconversion assurée : le député RN (ex-FN) Sébastien Chenu aimerait bien l'embaucher comme assistant parlementaire. «Il me l'a proposé plusieurs fois depuis le printemps», admet le jeune homme, qui assure toutefois que le poste ne l'intéresse pas… pour l'instant. Il nourrit d'autres ambitions : se présenter aux élections municipales de 2020 «dans une ville du nord de la France» sous étiquette RN. Un retour au bercail pour celui qui est passé par le FN lorsqu'il avait 17 ans. Oh et tiens, qui est le référent du RN dans le Nord ? Sébastien Chenu. Comme de par hasard.