Jeudi soir, l'ancien conseiller en communication de François Hollande, Gaspard Gantzer, organisait à Paris le lancement «officiel» de son mouvement «Parisiennes, Parisiens», une microformation qui n'avait ce jour-là pas l'ambition de remplir l'Elysée Montmartre où était organisé l'événement, mais de prendre la mairie de Paris aux municipales de 2020.
Près de 300 personnes avaient fait le déplacement dans la salle de spectacle du XVIIIe arrondissement, ce qui a fait plaisir à Delphine, 34 ans, présente, parce qu'elle s'est souvenue avoir assisté à un concert ici, ado. Parmi la foule, il y avait quelques copains de Gantzer époque hollandie, et aussi un type en Teddy Smith rouge brillant, des trentenaires sortant du boulot accrochés à leur smartphone, et d'autres arrivés un peu là car curieux. Il a plu quand les gens faisaient la queue avant que ça ouvre, ce qui a permis à Gantzer lors de son discours une petite vanne au sujet de son ancien patron : «Il faisait 26 degrés puis il est tombé des trombes, ça me rappelle que j'ai travaillé avec Hollande.» Environ.
Luis, 26 ans, costard cravate, attaché parlementaire, y était, de même que Solène, chemise en soie, 30 ans, et Alix, 29 ans, chercheuse. «On vient explorer ce qui se passe», a avoué Solène ; «on est plus intéressés par la démarche que par le personnage», a réfléchi Alix ; et Luis a dit qu'il était «venu pour voir». Quelle légitimité a Gaspard Gantzer pour se présenter à la mairie de Paris ? Réponse : «De quelle légitimité on a besoin quand on est Parisien ?»
Détruire le périph
La soirée s'est bien passée, elle était sympathique : deux jeunes startupeuses de 24 ans ont chauffé la salle pendant un court stand-up, puis Gaspard Gantzer qui «n'a rien à perdre», a pris la parole pour exposer son projet. Lequel se résume à trois piliers : la liberté (exemple : «de ne pas être bloqué dans la ligne 13 du métro») ; deux : l'écologie, c'est-à-dire de respirer correctement à Paris. Gantzer, qui a «repris la course à pied il y a peu» en sait quelque chose, et il veut détruire le boulevard périphérique. La chose devrait rapporter plus qu'elle ne coûterait, croit-il, «parce que la ville pourrait investir dans le foncier». Enfin, troisième pilier, la Culture avec un grand C, parce que Paris devrait redevenir le «Paris est une fête d'Hemingway».
Gantzer s'est félicité que son meeting se soit déroulé dans le XVIIIe, «arrondissement le plus symbolique de Paris, parce qu'il y a la plus grande mixité de quartiers». Il a cité Barbès et la Goutte-d'Or, représentée dans le public par l'écrivain à succès des éditions Goutte d'Or (justement) Johann Zarca (Paname underground, prix de Flore 2017), un peu surpris (d'être là ?) qu'on cite son nom sur scène. «Je connais un peu Gaspard et on m'a proposé de venir. Ça me fait plaisir, mais j'y connais rien en politique.»