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Libération
«Chez Pol»

La confusion préhistorique de Mélenchon

Dans son dernier billet de blog, Jean-Luc Mélenchon accuse «Libération» de l'avoir qualifié, dès 1986 et sa première élection, de «dernier dinosaure marxiste». Sauf que c'est lui-même qui se qualifie de la sorte.
Jean-Luc Mélenchon (Photo Boris Allin. Hans Lucas)
publié le 30 novembre 2018 à 11h21

Jean-Luc Mélenchon l'a dit, en février dernier : «Nous n'avons pas d'autre adversaire concret que le "parti médiatique".» Aussi, lorsque son mouvement La France insoumise est en proie à de grosses tensions internes et que la presse, toute dingo qu'elle est, s'en fait l'écho, le député des Bouches-du-Rhône voit rouge. Et s'en prend logiquement aux médias. Hier, dans une nouvelle note de blog, Jean-Luc Mélenchon bourrine sans retenue contre ce qu'il présente comme «un bashing permanent depuis des mois où pas une semaine, pas un jour ne passent sans un article, un son ou une image qui cherche à dénigrer» LFI.

Il estime, comme on le lit dans la capture d'écran ci-dessous, qu'il subit un tel bashing depuis 1986 et son premier jour d'élu : «Cela me vaut un dédain confirmé des classes prétentieuses. Je vis avec depuis trente ans au moins lorsque élu pour la première fois, je fus qualifié le lendemain dans Libération de "dernier dinosaure marxiste". J'avais trente-cinq ans.»

«Le plus jeune des diplodocus»

Effectivement, le 30 septembre 1986, Libération avait bien consacré un article à «Jean-Luc Mélanchon (sic)», élu deux jours plus tôt au Sénat dont il devenait le benjamin. Il est bien question de dinosaures dans cet article. Sauf que cette métaphore n'est pas faite par notre quotidien mais par… Jean-Luc Mélenchon lui-même. Qui déclare donc : «Je suis le dernier diplodocus du Parti socialiste.» Le leader de La France insoumise accuse donc Libé de l'avoir dénigré dès son premier jour de mandat alors que c'est lui-même qui s'est comparé à un dinosaure. C'est aussi Jean-Luc Mélenchon qui se définissait, tout seul comme un grand, comme «marxiste».

Le journaliste faisait les sous-titres : il s'agissait pour le nouvel élu «d'affirmer qu'il a pour lui la durée, thème cher aux mitterrandistes». «Mais s'il revendique 140 millions d'années, il sera quand même le plus jeune sénateur de France, avec tout juste 35 ans», écrivait Guy Benhamou. Une jeunesse remise en avant à la toute fin de l'article, lorsque Jean-Luc Mélenchon faisait preuve de son côté provoc'. «Un vrai diplodocus, il l'avait bien dit. Mais le plus jeune des diplodocus», concluait le journaliste.