«Je ressens une peine immense après le décès de ce compagnon de combat depuis notre prime jeunesse.» C'est Jean-Pierre Chevènement qui a annoncé, ce jeudi matin, la mort de Georges Sarre à l'âge de 83 ans.
Né en novembre 1935 dans la Creuse, Georges Sarre a débuté sa vie professionnelle dans les PTT. C’est là qu’il commence à militer, au sein du syndicat FO.
Dans les années 1960 il a dirigé avec Jean-Pierre Chevènement le Ceres (Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste), représentant de l’aile gauche du PS et qui avait permis en 1971 à François Mitterrand de prendre la tête du parti.
Figure de la gauche parisienne, Georges Sarre avait été député de Paris de 1981 à 1986, en 1988, puis de nouveau de 1993 à 2002, et maire du XIe arrondissement de 1995 à 2008.
En 1995, il plaidait pour un rassemblement de la gauche à l'aube des municipales. «A gauche, personne ne peut prétendre imposer sa volonté, aucun parti n'est hégémonique ni majoritaire, tous sont affaiblis. Des listes labellisées seraient vouées à l'échec», expliquait-il alors à Libération.
Contre la Charte des langues régionales
Georges Sarre avait été également secrétaire d’Etat aux transports dans les gouvernements Rocard, Cresson et Bérégovoy. En 1989, il avait notamment fait voter le permis de conduire à points, qui était entré en application en 1992.
En 1993, il avait quitté le PS pour fonder avec Jean-Pierre Chevènement le Mouvement des citoyens (MDC), dont il avait assumé la présidence de 2001 à 2002.
En gardien du temple républicain, il s'était insurgé contre la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, entrée en vigueur en mars 1998. Il dénonçait alors le «communautarisme», craignant que les régionalistes «demanderont demain que l'on redessine la carte administrative de la France en fonction de l'existence des particularismes régionaux».