Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ne sera examinée qu’après les européennes et, selon Benjamin Griveaux, avant l’été. Mais le porte-parole du gouvernement craint déjà que ce débat ne ravive les anciennes plaies mal cicatrisées du mariage pour tous.
«Je ne veux pas qu'on revive dans la rue ce qu'on a vécu en 2013. Malheureusement, on n'y coupera pas…, s'inquiète Benjamin Griveaux, qui a vécu cette période côté socialiste, au cabinet de la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Il y a beaucoup d'antis. C'est un mouvement qui est là, qui a fait l'élection de Fillon à la primaire. Et Macron, c'est pas franchement leur tasse de thé.» Pour preuve, selon lui : la participation massive de la Manif pour tous à la consultation nationale organisée fin décembre par le Conseil économique social et environnemental (CESE). L'abrogation de la loi Taubira était arrivée en tête des revendications.
Flambée d’infox
Griveaux anticipe aussi une flambée d'infox parasitant ce débat et les autres thèmes de la révision de la loi bioéthique : «Déjà que les européennes vont être sympas mais là, ça va être de la fake news en ébène massif sur les cellules souches, la recherche sur les embryons ou encore les accusations sur l'eugénisme généralisé. Wauquiez était d'ailleurs assez en avance là-dessus [voir ici, ndlr]. Quant à LR, ils vous mettent François-Xavier Bellamy en tête de liste, vous avez compris.»
On pourrait ajouter que, cette fois, l'opposition à la PMA vient aussi du propre camp de la majorité, notamment du fait de la très controversée députée LREM Agnès Thill. Mais pas que : selon les calculs d'un ministre, il y aurait «une quinzaine de députés de la majorité opposés à la PMA».