Trois heures de discussions pour accoucher de l'annonce d'une grande convention à l'automne. «Nous avons unanimement décidé de nous rassembler dans notre diversité pour organiser dès ce mois de juin des conventions régionales, départementales et locales, qui s'achèveront par une grande convention nationale en octobre, avec l'objectif de proposer une grande alternative aux Français», a déclaré le président du Sénat, Gérard Larcher, à l'issue d'une réunion de l'ensemble des grandes figures de la droite et du centre, dans une courte déclaration assortie d'aucun commentaire. Seul Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, qui n'est plus encarté à LR, avait décliné l'invitation mais un de ses émissaires était présent.
A lire aussiTrou d'air chez LR
But de l'opération : occuper le terrain afin de montrer que la droite n'est pas morte d'une part, et mobiliser l'ensemble des élus pour qu'ils s'investissent dans leurs partis respectifs d'autre part. Reste toutefois à LR et ses rares alliés à démontrer aux militants et électeurs leur capacité à proposer des idées nouvelles face à LREM. «C'est ce soir aussi un appel à tous nos collègues, aux forces vives de ce pays, aux corps intermédiaires, aux associations, pour que cette alternative soit une alternative partagée et qui aille vers l'essentiel : la rencontre et la confiance des Français», a conclu Larcher.
UMP new wave
Deux jours après la cinglante défaite de LR aux européennes, le président de la haute assemblée qui avait refusé de participer au bureau politique de LR convoqué par Laurent Wauquiez, jugeant cette réunion prématurée, avait repris les choses en mains et dévoilé ses cartes. Sur France Info le 28 mai, il déclarait vouloir «engager une démarche au travers des territoires pour reconstruire un projet qui rassemble la droite et le centre». C'est l'objet de ces conventions avec en tête la résurrection d'une UMP new wave.
A lire aussiLaurent Wauquiez, l'échec du «à droite toute»
Car, au cours de cette réunion, c'est surtout de cela dont il s'est agi. Laurent Wauquiez, présent en tant que président de la région Auvergne-Rhône-Alpes après avoir annoncé dimanche qu'il quittait la direction de LR, n'a jamais caché son peu d'enthousiasme pour cette formule, lui préférant la «clarification» de la ligne sur un crédo droitier. Il est d'ailleurs sorti du bois en amont de la réunion initiée par Larcher pour mettre en garde contre un retour a une droite «molle». Son opposante au sein de LR Valérie Pécresse a, elle, toujours fait de l'élargissement de LR un de ses chevaux de bataille. Pour trouver des alliés au centre, la deuxième stratégie semble avoir plus de crédit.
Ce groupe de «reconstructeurs» devrait se retrouver début juillet et début septembre pour dresser des bilans d’étape de ces conventions.