C'est l'histoire d'un bureau du Palais Bourbon qui fut occupé par Pierre Bérégovoy ou encore Manuel Valls, avant d'accueillir Cédric Villani et maintenant Benjamin Griveaux. Une transmission gérée par le groupe LREM, où quelqu'un a visiblement l'esprit taquin. Mais bref, c'est cette dernière transition qui, selon nos informations, suscite aujourd'hui quelques tensions. Une sombre histoire de matériel informatique qui traîne et de vague inquiétude de piratage, alors que les deux marcheurs se disputent l'investiture de La République en marche pour les municipales à Paris.
Lorsque Benjamin Griveaux, ancien porte-parole du gouvernement redevenu député a pris possession de ces locaux laissés vacants par le mathématicien il y a un an (quand ce dernier a pris ses quartiers de président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques), ses équipes y ont trouvé deux ordinateurs avec disques durs et une imprimante déjà installés par leurs prédécesseurs, sans penser qu’ils devaient les restituer. Les collaborateurs de Villani n’avaient pas non plus songé à partir avec.
Résultat : lors d'une récente visite, les services techniques de l'Assemblée ont constaté que les sessions de l'équipe Villani étaient toujours accessibles sur les postes de travail de l'équipe Griveaux. Le 14 juin, ils préviennent les assistants du scientifique, qui s'inquiètent aussitôt des données qui pourraient avoir été consultées par leurs adversaires, dans un contexte forcément tendu de compétition interne. «Un petit coup de flip» pour des collab' vite rassurés par les fonctionnaires, explique-t-on : «On nous a dit qu'il n'y avait aucun souci, sauf en cas de piratage de haut vol. Et de toute façon, il n'y avait rien de sensible dedans.»
Réaction pas super-amusée de Benjamin Griveaux : «On n'est pas des hackeurs, pas très informaticiens, c'est plutôt chez eux qu'il pourrait y avoir ces compétences…» Et le député de Paris d'accuser son collègue de l'Essonne de négligence : «Moi, quand je change de bureau, pour en prendre un plus grand qui plus est, je prends mes affaires. C'est la moindre des choses.» Chez Villani, on avance au contraire : «C'est l'Assemblée qui s'en occupe généralement, sur demande du nouvel occupant.» Quoi qu'il en soit, toute cette bienveillance fait vraiment plaisir à voir.