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Droite

Présidence de LR : une brochette de quadras face à Christian Jacob

Les députés Guillaume Larrivé et Julien Aubert se sont déjà déclarés. Guillaume Peltier pourrait rapidement les rejoindre.
Julien Aubert, Guillaume Larrive, Guillaume Peltier. (Photos AFP)
publié le 2 juillet 2019 à 6h26

Christian Jacob peut pousser un soupir de soulagement. Le président de la petite centaine des députés LR de l'Assemblée nationale ne sera pas le seul à briguer le fauteuil laissé vacant par Laurent Wauquiez après la cinglante défaite des élections européennes, la troisième d'affilée après le double revers de 2017. «Ben au moins, comme ça, il y aura un semblant de débat, ironise un membre du bureau politique du parti de droite. Un seul candidat à la présidence, ça faisait un peu trop parti monolitihique.»

Depuis l'annonce officielle de l'entrée en lice de Jacob, le 21 juin dernier, deux autres candidats se sont mis sur les rangs et un troisième piaffe dans les starting blocks. Député de l'Yonne, Guillaume Larrivé, secrétaire général délégué de LR, s'est déclaré vendredi. «Ce n'est pas une question de personne mais de profil. Une candidature unique priverait nos militants et nos élus de la liberté de choisir l'avenir», se justifie celui qui avait été chargé par Laurent Wauquiez de réfléchir au programme électoral en vue de la présidentielle de 2022. Diplômé de Sciences-Po Paris, de l'Essec et énarque-conseiller d'Etat, passé par différents cabinets ministériels, ce jeune «intello» de LR, proche d'Eric Woerth, entend porter un projet «national-libéral, un projet de réconciliation française. La France, aujourd'hui, souffre d'un excès de normes, d'un excès d'impôts et d'un excès de contraintes». Une partie du grand public l'a découvert en corapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée sur l'affaire Benalla.

«Faire la révolution»

Le lendemain, un autre quadra, le député du Vaucluse Julien Aubert, entrait dans l'arène à son tour. Celui qui se réclame d'une ligne «gaulliste, patriote républicaine mais aussi populaire», voire un brin souverainiste, assure ne pas partir «en cavalier seul. J'ai créé en novembre 2017 le mouvement Oser la France, qui compte une dizaine de parlementaires, des élus locaux et plus de 1 000 membres».

Guillaume Peltier, député du Loir-et-cher, pourrait également entrer dans cette compétition qui compterait alors quatre prétendants, mais toujours aucune femme en lice. Avec quelques hésitations cependant. Selon ses proches, le patron du courant «Les populaires» (1 500 sympathisants revendiqués), persuadé qu'il est le seul à pouvoir «battre Christian Jacob», se demande «si c'est le bon moment ou non pour faire la révolution au sein de LR». «Il faudra transformer le parti de manière radicale. Si nous restons un petit parti libéral, nous sommes perdus. La droite est malade de laisser les classes moyennes orphelines. Je suis le seul à avoir une ligne claire», assure l'ancien soutien de Laurent Wauquiez, dont les adversaires ne manque pas une occasion de rappeler que son parcours, avant qu'il rejoingne l'UMP, l'a conduit du FN de Le Pen père au MNR de Bruno Mégret puis au Mouvement pour la France de Philippe de Villiers.

«Il ne se rend pas compte à quel point il est peu apprécié»

Les prétendants à la barre du Titanic de la droite républicaine – dont aucun ne fait figure de présidentiable pour 2022 – disposent d'un mois, du 13 juillet au 14 août, pour déposer officiellement leurs candidatures. Pour que celles-ci soient validées par la haute autorité du parti chargée de la bonne tenue des opérations de vote, elles doivent recueillir les signatures d'au moins 5% des députés LR, soit environ une douzaine d'élus, ainsi que celles de 1% des adhérents à jour de leurs cotisations, soit environ 700 paraphes. «Pour les adhérents, Peltier n'aura aucune difficulté. Pour les parlementaires, c'est une autre paire de manches. Il ne se rend pas compte à quel point il est peu apprécié», confie un député LR appartenant à la même génération. «Guillaume Larrivé est instrumentalisé par Jacob qui a peur de se retrouver en face de moi», assène Peltier sans ciller. «Christian Jacob est juste là pour dire que c'est le bordel et donc qu'il faut l'unité pour au moins sauver les municipales de la débacle. Mais ce n'est en rien suffisant pour gagner une présidentielle», poursuit le député solognot.

Pas encore franchement ouverte, la campagne interne pour la présidence de LR promet déjà quelques passes d’armes. Pas sûr que cela soit à même de ramener au bercail les électeurs LR déjà séduits par Macron ou tenté à l'inverse par le RN tendance Marion Maréchal.