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Libération
«Chez Pol»

Postes clés de LREM : la présidence de la commission des affaires européennes remise en jeu

La députée LREM Sabine Thillaye refuse mordicus de se plier au renouvellement des postes promis par la majorité à l'Assemblée. Mais le groupe a tranché : sa présidence de commission n'échappera pas à la règle.
Sabine Thillaye, le 25 mars à l'Assemblée nationale. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
publié le 10 juillet 2019 à 11h25

La sentence est tombée, selon nos informations, en réunion de groupe LREM à l’Assemblée nationale mardi matin : la présidence de la commission des affaires européennes sera bel et bien remise en jeu les 23 et 24 juillet, comme tous les autres postes à responsabilités de la majorité et conformément à l’engagement de début de mandat de la macronie.

La marcheuse Sabine Thillaye, actuelle titulaire du poste qui refuse de se plier à la règle, est donc plus isolée que jamais : «Personne ne s'y est opposé et personne n'a soutenu sa position hier», raconte ce mercredi un député LREM.

Querelle légale

L'élue d'Indre-et-Loire dément de son côté toute volonté de «s'accrocher à son poste». Et fait valoir une position de principe, de «respect des dispositions légales» du règlement de la Chambre basse : «Il n'y a aucune obligation de renouvellement des commissaires aux affaires européennes, y compris les membres du bureau, qui sont élus pour cinq ans et non pas réélus chaque année comme pour les autres commissions.»

L'instance qu'elle préside a en effet un statut particulier : elle est semi-permanente et n'a pas les mêmes prérogatives que les huit commissions permanentes (lois, affaires économiques, etc.). Son fonctionnement se rapproche plutôt des délégations aux droits des femmes et à l'outre-mer, ou encore de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), qui ne sont pas concernés par le renouvellement de la fin du mois.

«Je comprends les collègues qui ont cette soif de renouvellement, mais on ne peut pas le faire au prix du non-respect des dispositions légales car on fragilise les institutions… ou alors on le fait pour tout le monde», argumente Sabine Thillaye. Qui concède tout de même : «Si l'égalité de traitement entre tous ces organes est assurée et que tous les postes sont soumis au vote, je veux bien envisager de reconsidérer ma position.»

«Elle nous fait une petite François Fillon»

Autrement, «personne ne peut légalement m'obliger à démissionner», prévient la présidente de commission réfractaire, se disant «assez déterminée». «Elle nous fait une petite François Fillon quand même», fusille un commissaire pas dénué d'ambition pour le poste de l'intéressée.

Tout le monde se retrouvera pour en parler lors d'une réunion de la commission, aujourd'hui à midi, qui promet d'être calme (non). Car les détracteurs de la présidente ont prévu d'en «remettre une couche» pour contrecarrer «le biais dans le règlement qu'elle utilise». Et des marcheurs issus de la précédente majorité socialiste se rappellent d'un précédent : l'impossibilité, malgré leurs tentatives, «d'évincer [l'écolo] Danielle Auroi», qui occupait alors le poste.