Les réactions se sont accumulées ce jeudi après l’annonce de l’ancien président de la République Jacques Chirac, à 86 ans. Florilège.
A droite
Proche ami de Jacques Chirac, l'ancien président de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré a salué un «homme de cœur», «de culture et d'humour» et un «grand combattant politique» qui «se livrait peu». Alain Juppé, ancien Premier ministre et lieutenant préféré de Jacques Chirac, a lui, fait part de «l'immense tristesse qui [l]'étreint». «Pendant plus de 40 ans, j'ai vécu avec Jacques Chirac une relation exceptionnelle de fidélité, de confiance, d'amitié réciproques qui n'était pas seulement politique mais d'abord personnelle», a écrit l'ancien maire de Bordeaux dans un communiqué.
Jean-Pierre Raffarin, qui fut son Premier ministre de 2002 à 2005, a salué son «obsession de la cohésion sociale». Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France et ministre de la Santé (2005-2007) a lui aussi salué «un grand président qui a conduit des réformes avec toujours l'esprit de moderniser notre pays mais aussi de savoir l'apaiser quand il le fallait. Il a été le premier à entendre le cri de désespoir de nombreux Français, à comprendre et à s'engager contre la fracture sociale». «C'était au travers des plus fragiles qu'il ressentait le pouls de la France», a déclaré Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites et ancien ministre de la Fonction publique (2002-2004) du gouvernement Raffarin, interrogé par Libé. «Il a été pour la société française, comme président de la République, un repère», a affirmé François Bayrou, président du Modem et ancien ministre de Jacques Chirac.
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«C'est un lion de la politique française qui disparaît», a déclaré François Fillon. Comme beaucoup, il a également salué son opposition à l'intervention américaine en Irak : «A cet instant, Jacques Chirac entrait dans l'Histoire.» «C'est une part de ma vie qui disparaît aujourd'hui», a affirmé Nicolas Sarkozy. «Il a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles et à son rôle historique.»
«Malgré toutes les divergences que l'on pouvait avoir avec Jacques Chirac, il aura été un grand amoureux de l'outre-mer et le Président capable de s'opposer à la folie de la guerre en Irak, renouant avec la traditionnelle position d'équilibre et de diplomatie de la France», a aussi réagi la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen.
Jean Tibéri, qui a succédé à Jacques Chirac à la mairie de Paris en 1995, a salué «un grand maire de Paris».
A gauche
L'ancien président de la République François Hollande a rendu hommage à son prédécesseur dans un communiqué : «Chirac était un combattant. Il pouvait être tranchant. Il donnait des coups car lui-même n'avait pas été ménagé. Mais dès qu'il s'agissait de répondre à une détresse ou à une souffrance, il montrait une générosité qu'il n'avait pas besoin d'exhiber.»
Le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius, qui fut l'adversaire politique de Jacques Chirac dans les années 80, a salué la mémoire de l'ancien président qui n'a «cessé d'être épris de la République et de la servir».
Ségolène Royal, ministre déléguée chargée de l'Enseignement scolaire (1997-2000) et ministre déléguée à la Famille, à l'Enfance et aux Personnes handicapées (2000-2002) sous la présidence de Jacques Chirac, a rendu «hommage à son incomparable courtoisie et confiance malgré la cohabitation».
«L'Histoire de France tourne une page. Recevons la tristesse car elle a ses raisons. Il aimait la France mieux que d'autres depuis. Et pour cette part là, nous lui sommes reconnaissants», a réagi le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.
A l’international
«Il était pour nous, Allemands, un partenaire formidable et un ami», a affirmé la chancelière allemande Angela Merkel, qui lavait en particulier côtoyé durant ses deux premières années à la chancellerie, de 2005 à 2007. Le président russe Vladimir Poutine a réagi en saluant un dirigeant «sage et visionnaire». Le Premier ministre libanais Saad Hariri l'a qualifié d'un des «plus grands hommes» que la France ait connu. «Les Libanais et les Arabes ressentent aujourd'hui de la [douleur après la] perte d'un homme qui a profondément marqué leur conscience pendant de nombreuses années».
L'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt a déclaré : «J'ai passé des longues heures au conseil européen à côté de Jacques Chirac. En discutant des dossiers difficiles, son humour était toujours une source de soulagement. Mais c'est surtout son attachement au projet européen et le fait qu'il était un vrai homme d'Etat qui nous manquera.»
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Dans la société civile
Le journaliste Georges Malbrunot otage pendant 124 jours en Irak, en 2004 a exprimé sa gratitude envers Jacques Chirac. «Hommage et respect à Jacques Chirac qui vient de mourir. Il restera dans l'histoire comme celui, clairvoyant, qui a su dire non à la folle aventure américaine en Irak en 2003. A titre personnel, je lui dois probablement la vie. Jacques Chirac connaissait le Moyen-Orient.»
Le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps s'est souvenu du «soutien constant» du président de la République avant le titre de champion du monde gagné à domicile en 1998. «Je me souviens de son bonheur éclatant après le match, dans notre vestiaire», a-t-il poursuivi.
La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a rendu hommage à Jacques Chirac, mettant en avant l'«histoire d'amour partagée» qu'il entretenait avec le monde paysan.
Jean-Claude Mailly, ancien secrétaire général de FO, a de son côté déclaré : «Jacques Chirac était un homme sympathique et convivial qui aimait profondément les gens et respectait les syndicats et le patronat. C'était un radsoc au fond de lui-même, avec certes une dimension gaulliste.»