Bonjour. Qui êtes-vous ? Quels sont vos réseaux ?
J’ai 48 ans, une famille que l’on dit recomposée avec quatre enfants en tout. Ça fait une belle tribu et j’aime ça. Je suis le fils d’un boucher charcutier et d’une infirmière de l’hôpital public. J’ai l’Ardèche qui coule dans mes veines. Je me méfie des réseaux. Ils sont enfermants. S’agissant des réseaux sociaux, le jour où je quitte la politique, je les quitte aussi. Mais pour le moment, ils me sont utiles notamment pour rendre des comptes ou prendre des positions.
Vous avez été conseiller départemental, conseiller régional, député. Un «cursus d’un ancien temps», dirait Macron…
Oui, complètement. On peut aussi dire que je me suis formé quinze ans avant d’arriver à l’Assemblée. C’est sûr que je n’ai pas envoyé mon CV et gagné ma place au palais Bourbon en posant avec Emmanuel Macron sur l’affiche. J’y suis arrivé comme un grand, par mon travail. Et je continue à tenir des permanences, recevoir des particuliers, faire les marchés. A l’ancienne.
Quand vous étiez petit, vous rêviez de devenir qui ?
Guitariste dans le groupe Téléphone ou le groupe Trust. Sinon, Tabarly qui rentre au port en héros et se jette dans les bras de sa femme. Ou bien encore Albator. J’ai pas mal rêvé, vous voyez.
De quoi Greta Thunberg est-elle le nom ?
D’un symptôme qui révèle que notre monde souffre de cécité grave. Il refuse de voir la réalité sur le réchauffement, alors il met en scène une gosse pour activer la sensibilité de l’opinion. De ce que dit Greta Thunberg, on sait tout.
Nicole Belloubet a reconnu avoir omis de déclarer des biens immobiliers en 2017. C’est quoi votre pire oubli ?
Il faut quand même avoir beaucoup de biens pour oublier de les déclarer, non ? Moi, j’ai oublié ma fille à la garderie un soir. J’en suis encore pétri de honte.
Au jeu du tu préfères, vous choisissez qui entre Laurent Wauquiez et Gérard Collomb ?
Gérard Collomb… en 1986, quand il faisait campagne pour les législatives en écrivant sur ses affiches : «La retraite à 60 ans, vous y tenez ? Alors votez PS.»
Un Ardéchois, en kayak, a pêché un silure de plus de 2 mètres. Quel record voudriez-vous battre ?
J’aimerais faire un jour 100% aux élections. Mais sans tricher et avec des adversaires, bien entendu. Avoir le sentiment que vous faites l’unanimité, ça doit être le pied. C’est carrément narcissique, je vous l’accorde. Mais je dois avoir besoin qu’on m’aime.
Roger Federer a 38 ans et joue encore au plus haut niveau. C’est quoi le secret de la longévité en politique ?
Je ne suis pas certain que la longévité soit encore possible en politique. Certains vont partir aussi vite qu’ils sont arrivés. Sinon, je dirais l’ancrage local et la sincérité dans ses paroles. Il faut toujours avoir un port d’attache pour se mettre à l’abri par mauvais temps et ne pas tricher avec son engagement parce que ça se voit.
Avec quel adversaire politique vous pourriez partir en vacances, là maintenant ?
Je ne peux pas vous le dire. Ma femme risque de lire l’interview.
Donnez-nous une bonne raison d’être optimiste.
Le CAC 40 a battu son record cet été. Y a de quoi être optimiste, là. Non, je plaisante. En réalité, je ne sais pas trop. Je me rassure en me disant que tant que j’ai un carré de terre et de l’eau, il ne peut pas m’arriver grand-chose. Mais je comprends que pour d’autres, ça ne soit pas simple.
Socialiste, ça rime avec… ?
Idéaliste, humaniste, internationaliste, mais aussi «abnégationniste» en ce moment.
(Extrait de Chez Pol, notre newsletter politique quotidienne réservée aux abonnés)