L'automne est délicat pour la macronie, prise entre des mouvements sociaux, des dissidences et des claquages de portes. Et les investitures pour les municipales ajoutent de nombreux remous en interne. Grognard de la majorité et parmi les premiers soutiens d'Emmanuel Macron, l'ex-socialiste François Patriat boude depuis le 23 octobre le bureau exécutif de LREM, comme l'a révélé le Parisien début novembre.
Et rebelote hier soir. Le patron des sénateurs macronistes a de nouveau séché le BurEx. Il nous assure pourtant qu'il ne se met pas en retrait de ce rendez-vous hebdomadaire du parti présidentiel, mais il avait quand même piscine. Ou plutôt dîner dans un ministère. «Je ne vais pas au BurEx, je dîne avec les parlementaires de Bourgogne-Franche-Comté chez Marc Fesneau [secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, ndlr]», nous confiait-il. Patriat expliquait néanmoins que, s'il ne boycotte pas cette instance de LREM, il «attend des réponses sur des accords» électoraux passés pour les municipales et notamment l'investiture de Gérard Collomb pour la métropole de Lyon ou celles de certains maires LR macron-compatibles sortants.
Bouderie
Le sénateur de Côte-d'Or nous assure que son «appartenance à LREM reste totale» mais une pierre d'achoppement demeure : l'investiture LREM pour les municipales à Chelles (Seine-et-Marne). «Il n'est pas content parce que son protégé n'a pas été désigné», nous explique un cadre de LREM, évoquant le cas d'Hadrien Ghomi qui, jusqu'à fin octobre, semblait devoir être choisi candidat LREM à Chelles. Mais le parti présidentiel lui a préféré le maire LR sortant, Brice Rabaste.
De quoi faire enrager Ghomi et Patriat. Les deux hommes se connaissent bien : le premier a été le collaborateur parlementaire du second pendant cinq ans, de 2012 à 2017. Et Ghomi est aujourd'hui le secrétaire général du groupe LREM au Sénat. Telle serait donc la raison de la bouderie. «Le comportement de Patriat est ridicule. S'il avait un peu de sens politique, il essaierait de raisonner Ghomi plutôt que de bouder», ajoute cette même source, confirmant une tendance observée depuis des semaines : le groupe vit bien (non).