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Vœux présidentiels : Macron plus bavard que ses prédécesseurs

«Libé» a analysé la longueur et les mots prononcés lors des vœux présidentiels depuis 1974. Si Mitterrand est celui qui a le plus évoqué l'Europe le soir du 31 décembre, Macron se démarque par des discours particulièrement longs.
par Savinien de Rivet et Maxime Fabas
publié le 31 décembre 2019 à 10h49

C’est un rite auquel se plie chaque 31 décembre le président de la République en exercice. A 20 heures, juste avant la nouvelle année, le chef de l’Etat présente ses vœux aux Français. Une allocution enregistrée au palais de l’Elysée puis retransmise à la radio et à la télévision.

Pour concevoir son générateur aléatoire de vœux présidentiels (que vous pouvez tester ici), Libération a analysé 43 des discours prononcés par les six derniers présidents, de Valéry Giscard d'Estaing à Emmanuel Macron, à partir des textes disponibles sur le site Vie-publique.fr.

De quoi en tirer quelques enseignements. En premier lieu sur la longueur des interventions. Jusqu’à présent, les deux discours du 31 décembre d’Emmanuel Macron sont de très loin les plus longs. Ses discours de 2017 et 2018 contiennent en moyenne chacun près de 2 200 mots, l’équivalent de deux discours moyens de François Hollande, ou de trois discours de François Mitterrand.

Le mot «travail» prisé par Macron

Parmi les mots employés par les différents présidents dans leurs discours de vœux, les mots France, et année figurent partout en bonne place. Pour les termes plus spécifiques, Emmanuel Macron affectionne particulièrement les mots travail et projet. Puis viennent les mots avenir, société et règle.

François Hollande, lui, parle davantage de confiance, d'emploi et de République. Nicolas Sarkozy a été président pendant la plus longue crise économique de l'histoire de la Ve République. Ce qui transparaît dans ses discours du nouvel an : le mot crise y est prononcé pas moins de 24 fois sur son quinquennat. Ensuite arrivent les termes travail, emploi ou réforme. Jacques Chirac, de son côté, parle beaucoup d'emploi et d'avenir, mais également de solidarité.

François Mitterrand, qui s’est beaucoup investi dans la construction européenne, a été le président qui a le plus invoqué l’Europe dans ses discours. Mais également peuple, droit, compatriote, République, paix. Ceci s’explique probablement en grande partie par le contexte international de l’époque : chute du mur de Berlin, guerre du Golfe, crise des Balkans.

Valéry Giscard d'Estaing, de son côté, a été le président qui a le plus employé les termes de liberté, de bonheur, d'unité, de famille. Il s'agit également de celui qui a prononcé la phrase la plus lyrique à l'occasion de son premier discours de vœux le 31 décembre 1974 : «Et pourtant c'est une année qui aura connu des arbres et des fleurs, une année ou des êtres se seront rencontrés, une année ou certains auront commencé à apprendre, à produire, à imaginer, à inventer une année qui fait partie de notre vie et une année que nous ne reverrons plus.»

Notons que Giscard était de loin le plus inclusif dans ses vœux, les adressant également aux prisonniers et aux immigrés.