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Libération
Reportage

Paris : rush de dernière minute pour voter aux municipales

Ce vendredi était le dernier jour pour s'inscrire sur les listes électorales en vue des municipales de mars. Alors que les demandes peuvent maintenant se faire via Internet, certains ont privilégié leur mairie d'arrondissement, comme dans le XIVe.
Un bureau de vote à Paris pour les européennes de 2019. (Denis Meyer. Hans Lucas. AFP)
publié le 7 février 2020 à 19h51

Ce vendredi matin, ça défile sur le parvis de la mairie du XIVarrondissement de Paris. On est le 7 février, ultime jour pour s'inscrire sur les listes électorales avant les municipales. Tout faire au dernier moment semble un credo très partagé parmi les retardataires. «Je pensais que j'avais le temps, et puis le 7 février est vite arrivé, se justifie Nolwenn, la vingtaine, au sourire gêné. J'étais à Montrouge avant mais ça fait deux ans que j'habite dans le XIVe, je me suis dit qu'il était temps que je vote ici.» Sylviane descend les marches de la mairie d'un pas assuré. «Je vote toujours ! Et il y a un fort enjeu sur Paris, je ne voulais pas louper cette élection», revendique la souriante quadra aux cheveux bouclés.

Pourquoi venir en personne quand on peut tout faire par Internet ? «Je n'ai pas pu mettre les documents en pièce jointe sur Internet et la mairie n'a pas répondu à mon mail, alors je suis venue», ajoute Sylviane. Ils sont nombreux à avoir tenté l'inscription en ligne : à Paris, 85% des demandes des dernières semaines se sont faites par Internet, selon les chiffres de la ville de Paris obtenus par Libération. La mairie centrale a d'ailleurs rappelé la date de clôture des inscriptions via les journaux d'informations électroniques et les mairies d'arrondissement ont mis en place des campagnes d'affichage. Une communication qui n'a pas forcément porté ses fruits, surtout chez les jeunes. «Quoi ! Il faut déjà être inscrit ? C'est le dernier jour ? J'y retourne alors», s'étonne une jeune femme sortant de la mairie. Les plus âgés sourient. «Cela fait des années que je suis inscrit voyons», s'amuse l'un d'eux.

3 280 demandes d’inscription par jour à Paris

Les allées et venues sont aussi calmes dehors que l'agitation est palpable dedans. Tous les sièges sont occupés par des gens qui ruminent. L'agent d'accueil de la mairie guide les nouveaux arrivants vers le distributeur de tickets d'attente. «On a eu beaucoup plus de monde que les derniers jours, ça n'arrêtait pas. Je crois que l'on compte 39 inscriptions ce matin, c'est énorme», confie-t-il en vitesse avant d'aller fumer une clope. Une période de clôture synonyme de rush pour l'ensemble des mairies d'arrondissement et des serveurs du service public. En comptabilisant les inscriptions par Internet, la ville de Paris a recensé une moyenne de 3 280 demandes par jour du 31 janvier au 4 février. Un chiffre en hausse de 64,5% par rapport à la semaine précédente.

A quelques encablures de là, le petit marché Mouton-Duvernet bat son plein. La plupart des passants donnent la priorité aux filets de poisson et aux tommes plutôt qu'aux municipales. La majorité est déjà inscrite sur les listes de toute façon. Mais vendredi matin, Bernard a fait d'une pierre deux coups en passant à la mairie «vu que j'ai l'habitude de venir au marché et que c'est à côté». Carine Petit, maire sortante du XIVe, est là aussi, en plein tractage. Elle affiche un visage d'autant plus radieux que cette ancienne socialiste désormais membre de Génération.s vient d'écouter une passante critiquer Benjamin Griveaux, Cédric Villani et Rachida Dati avec allégresse. L'inscription sur les listes électorales a une signification toute personnelle pour l'édile : «Mon fils va avoir 18 ans, il va être inscrit et pouvoir voter pour sa mère !»