Un fauteuil vide dans une salle pleine, ça se remarque. Surtout quand c’est le trône de Patrick Balkany, le soir du dernier conseil municipal de Levallois-Perret présidé par son épouse. Isabelle Balkany est arrivée à 19 heures dans le salon chauffé à blanc, aux gradins submergés par la foule. Elle profite, prend le temps de faire la bise à tous ses adjoints, sous les applaudissements et la clameur des Levalloisiens. Isabelle Balkany effleure le vernis noir du fauteuil vide de sa main gauche, avant de s’asseoir à sa place de maire par intérim. Le show peut commencer.
Isabelle Balkany donne d'abord des nouvelles de la santé de son époux, libéré la veille pour raison médicale après cinq mois de détention. Le médecin qui le suit lui a ordonné de «marcher pendant une semaine et de se reposer totalement». Sourire de côté constant, épaules levées et jambes frétillantes, Isabelle Balkany a la mine des bons jours et aligne les anecdotes : «Patrick lui a répondu qu'il avait trois coachs formidables, ses chiens.» Tous les soutiens du couple, quasiment toute la salle donc, sont en transe, filment la maire avec leurs smartphones et rient en cadence à chacun de ses traits d'esprit. D'autres osent le selfie de groupe à la Bradley Cooper, comme si Isabelle Balkany allait distribuer des oscars à ses administrés.
«Levallois a été toute notre vie»
Invisible mais omniprésent, le maire a eu