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Analyse

Macron et Philippe disent la même chose mais brouillent leur message

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L'annonce de la fermeture des commerces non essentiels à quelques heures du premier tour des municipales jette le trouble.
Edouard Philippe et le directeur général de la santé, Jérôme Salomon. (THOMAS SAMSON/Photo Thomas Samson. AFP)
publié le 15 mars 2020 à 6h46

Dissension au sommet de l'Etat ? Rien ne l'accrédite, mais il y a une forme de dissonance, peut-être difficilement évitable, entre la décision, annoncée jeudi par le chef de l'Etat, de maintenir les élections municipales (donc le premier tour de ce dimanche en assurant que le second se tiendrait bien le 22 mars), et les décisions annoncées samedi soir par son Premier ministre, a priori légitimes au regard de l'évolution de la crise sanitaire et surtout du manque de discipline des Français. Mais décider, à la veille d'un vote, la fermeture, effective le soir même à minuit et jusqu'à nouvel ordre, de l'essentiel des commerces (restaurants, magasins non alimentaires, cinémas et autres cafés, à la différence par exemple des tabacs et stations essence), forcément ça inquiète et ça interroge la cohérence de l'exécutif.

Philippe comme Macron usent pourtant de la même dialectique: ils revendiquent de prendre leurs décisions en se basant avant toute autre considération sur la science et les scientifiques, lesquels continuent visiblement de leur dire que voter n’est pas plus dangereux que de faire ses courses. Des deux activités, on notera toutefois que l’une n’est vitale que pour la démocratie, ce qui n’est pas rien, qua