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Limitation à 30 km/h, sortie du diesel... Hidalgo retouche (un peu) son programme

Comme ses concurrentes, la maire sortante a mis à jour son projet au regard des enseignements de la crise sanitaire. Une réaffirmation de certaines promesses de campagne plus qu'une nouvelle version.
Rue de Rivloi, le 19 mai. (THOMAS COEX/Photo Thomas Coex. AFP)
publié le 16 juin 2020 à 15h39
(mis à jour le 16 juin 2020 à 15h40)

Depuis que la campagne a repris ses droits, tous les candidats à la mairie de Paris expliquent que la crise sanitaire a conforté leur projet et leurs priorités : la propreté pour Rachida Dati, le rapport à la science pour Cédric Villani, le vélo pour Anne Hidalgo ou encore la remunicipalisation de certains services pour Danielle Simonnet. Mais pendant qu'ils se livraient à cet exercice d'autosatisfaction, tous ont aussi retravaillé leur programme à la lumière de l'épidémie de coronavirus, devenue un thème majeur de l'entre-deux-tours. Anne Hidalgo et ses alliés écologistes ont présenté un «manifeste commun», sorte de V2 du projet de Paris en commun «mis à l'épreuve du Covid» et adapté à l'accord scellé avec David Belliard. «La crise nous fait accélérer sur un certain nombre de sujets et remet l'accent sur d'autres», a expliqué la maire sortante lors d'une conférence de presse mardi.

Une conception bioclimatique des bâtiments 

Parmi ces sujets, l'écologie, qui «reste, plus que jamais, le socle de notre projet», affirment les auteurs du manifeste en introduction. Anne Hidalgo, qui a déjà annoncé qu'elle voulait pérenniser les aménagements de l'espace public réalisés dans le cadre du déconfinemenent, promet d'aller encore plus loin sur la réduction de la place de la voiture dans la ville. Pour y parvenir, la majorité rose-vert veut abaisser la vitesse à 30 km/h et 50 km/h sur les grands axes et le périphérique ou encore «accélérer la sortie du diesel en renforçant l'application des zones à faible émission». Des propositions déjà formulées mais réaffirmées dans ce document de campagne de 28 pages. Figure aussi la création d'une régie municipale Energie de Paris, fruit de l'accord avec EE-LV et la mise en place d'un «PLU bioclimatique», «c'est-à-dire un plan local d'urbanisme qui imposera une conception bioclimatique des bâtiments et qui jugera le projet en fonction de sa capacité à apporter de la fraîcheur au quartier, à maintenir la biodiversité présente et à favoriser son développement». 

Au sortir d'un confinement brutal, le camp Hidalgo, qui se félicite d'avoir vu juste en adoptant le concept de «ville du quart d'heure», créé par le chercheur Carlos Moreno – soit l'idée de réduire le périmètre entre lieu d'habitation, de travail, d'approvisionnement ou encore de loisirs à l'équivalent de quinze minutes de marche pour réduire les temps de trajet –, consacre un chapitre à ce «pari de la proximité» validé par le confinement. Pour creuser ce sillon, Anne Hidalgo promet un «big bang de déconcentration vers les arrondissements». Une proposition formulée par à peu près tous les candidats tout au long de la campagne. Dans chaque arrondissement une «Fabrique de la solidarité» sera d'ailleurs créée pour réunir «les Parisiens qui s'engagent». Toujours dans cet esprit, la maire sortante veut soutenir «la structuration de réseaux de voisins volontaires» et ouvrir dès cet été les cours d'école aux habitants du quartier alentour «pour leur permettre de partager des moments de convivialité». 

«La refondation du système de santé»

Pour répondre à la crise économique et sociale qui gronde, en plus du plan d'aide d'urgence déjà présenté, la majorité sortante propose de «créer des emplois et des formations pour les personnes éloignées de l'emploi dans des filières porteuses d'avenir comme les services à la personne, les équipements sanitaires, la transition écologique». La socialiste souhaite par ailleurs que la ville participe «à la refondation du système de santé» en créant une direction de la santé et des «centres de santé de nouvelle génération, ouverts sept jours sur sept et 24 heures sur 24, dans tous les quartiers en pénurie». «Nous soutiendrons en particulier l'objectif de désaturation des urgences hospitalières en favorisant la réorientation des patients qui peuvent être mieux accompagnés par la médecine de ville», explique le manifeste. Un chèque «coup de main» pour que les familles puissent bénéficier d'heures de garde d'enfants est également promis.