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Municipales : quelles sont les forces en présence à Paris, Lyon et Marseille ?

Les villes organisées par arrondissements sont dans des situations bien différentes à la veille du second tour, mais avec dans les trois cas la perspective d’une victoire de la gauche.
publié le 20 juin 2020 à 9h53

Le fonctionnement des élections municipales à Lyon, Marseille et Paris est différent des autres grandes villes :elles sont divisées en secteurs qui élisent à la fois les maires d’arrondissement et les conseillers municipaux pour la ville entière. Chaque secteur dispose d’un nombre de conseillers qui dépend de son poids démographique.

A Paris, il y a 17 élections distinctes, à Lyon 9 et à Marseille 8. Une fois les conseillers élus, le conseil municipal vote pour le maire selon la majorité qui se dégage dans une sorte de troisième tour de grands électeurs. Tour d'horizon des trois scrutins avant le second tour.

Lyon : la débandade en marche

Après son alliance avec la droite, Gérard Collomb a perdu l'investiture En marche pour les listes qu'il soutient. L'ancien maire et son champion Yann Cucherat étant issus du Parti socialiste, il n'est pas évident que les fusions de listes qu'ils ont organisées avec les Républicains soient suivies par leurs électeurs vu qu'elles déplaisent déjà à certains de leurs colistiers. La gauche avance unie sous la houlette de l'écologiste Grégory Doucet.

Si on effectue une projection de la répartition des sièges en partant des résultats du premier tour, des retraits et des fusions, on obtiendrait une majorité pour l’union de la gauche (environ 40 sièges) devant l’union de la droite et du centre (environ 30 sièges). Lyon serait la plus grande ville française jamais conquise par les écologistes.

Marseille : spring is coming

Malgré un départ en ordre dispersé les listes de gauche du Printemps marseillais et des écolos d'EÉ-LV ont fusionné pour le deuxième tour avec l'espoir que Michèle Rubirola mette fin à vingt-cinq années de règne de la droite, emmenée cette année par Martine Vassal.

Les listes à gauche qui s'étaient qualifiées dans le 7secteur se sont retirées pour faire barrage à la réélection du RN Stéphane Ravier qui se retrouvera dans un deuxième tour à deux contre le candidat LR. Dans le 8e secteur c'est la liste LR qui s'est retirée pour faire barrage au RN.

La droite est divisée et embourbée dans l'affaire des procurations. Mais au final, comme à Paris, une femme sera élue maire de Marseille. En projetant les résultats du premier tour sur le second, on aboutit à un score très serré entre les listes Rubirola et Vassal (une quarantaine de sièges) avec Ghali et Ravier en arbitres (une dizaine de sièges).

Paris : Hidalgo et les autres

Partie favorite, Anne Hidalgo a mis une option sur sa réélection après le premier tour. Son alliance avec David Belliard lui permet d'être quasiment assurée de remporter le deuxième tour dans les arrondissements qu'elle a déjà gagnés en 2014 ainsi que dans le premier secteur qui regroupe les anciens arrondissements I à IV. Cela suffirait pour assurer à sa liste une majorité au Conseil de Paris. A droite, les listes LR et LREM n'ont fusionné que dans le Ve arrondissement pour éviter une triangulaire favorable à la gauche.

Si l’on projette les résultats du premier tour sur le second, les listes Hidalgo obtiendraient facilement la majorité absolue avec plus de 90 sièges devant les listes Dati (environ 50) et Buzyn en bonne troisième (moins de 20 sièges). La ville resterait donc à gauche pour son quatrième mandat consécutif après la prise du pouvoir en 2001.

Pour bien comprendre le mode de scrutin à Lyon Marseille et Paris, regardez cette vidéo.