«Il faut mettre le masque ici ? Ce n'est pas tellement commode avec ces élastiques.» A 86 ans, Mireille s'exécute mais n'en pense pas moins avant de se ranger dans la file d'attente sous les arcades de la mairie de Kaysersberg-Vignoble (Haut-Rhin), qui s'allonge jusque dans la rue. «Il y a souvent du monde avant 10 heures et la messe à côté, puis à nouveau à 11 heures après la cérémonie», explique Cécile, qui a déjà voté mais a «presque oublié le masque». Autant de petits signes montrant que la crise du Covid-19 s'éloigne petit à petit dans cette commune située à vingt minutes de Colmar et quarante-cinq de Mulhouse, durement touchée par l'épidémie. «Dans les villages, on vote plus au second tour. On est proches du maire et là, chaque voix compte. Ma mère âgée qui habite à Paris, c'est l'inverse. Elle ne va pas voter aujourd'hui, car elle pense que c'est plié et que les règles sanitaires sont plus difficiles à appliquer», raconte Cécile, qui habite la ville depuis vingt ans.
Dans cette bourgade touristique d'Alsace, élue «Village préféré des Français» en 2017, une triangulaire se décide : les trois mêmes listes qu'au premier tour se représentent. En mars, la participation s'était établie à 50,45% (1 856 votants) contre 75% en 2014 ou même 63% en juin 2016, après la fusion de trois communes qui avait tourné en crise politique. Plus haut dans le village, dans une zone résidentielle, une longue file d'attente s'est formée devant l'école. Le bur