Nancy n’est plus une citadelle imprenable. C’est une victoire historique place Stanislas pour le Parti socialiste, qui va pouvoir l’ériger en prestigieux trophée à l’échelle nationale. Et aussi une fin de règne. Mathieu Klein a réussi l’exploit de faire basculer la ville lorraine, qui était l’une des principales chances socialistes de faire changer de bord une commune de plus de 100 000 habitants. A la tête d’une alliance PS-PCF, qui a fusionné avec la liste EE-LV entre les deux tours, le président du conseil départemental offre un succès aussi symbolique que marquant (55,2 % selon Ipsos) à son parti en détrônant Laurent Hénart.
Le maire radical sortant avait pourtant rassemblé toute la droite locale, de LR à LREM en passant par le Modem et l’UDI (44,8 %). Car la préfecture de Meurthe-et-Moselle faisait figure de solide fief de la droite et du centre depuis la Libération, détenue pendant trente et un ans par André Rossinot puis par son dauphin Hénart. Klein prend ainsi sa revanche sur les municipales 2014, lors desquelles il avait été battu dans la même configuration.
Au premier tour, le quadragénaire, figure d’une nouvelle génération d’élus locaux socialistes avec les maires de Nantes (Johanna Rolland) et Rennes (Nathalie Appéré), était en ballottage favorable. Arrivé en tête avec 37,88 % des voix, devançant le président du Mouvement radical (34,70 %), Klein avait rapidement réussi à rallier les écolos de Laurent Watrin (10,24 % au premier tour). Avec une hausse de la participation, à rebours de la tendance nationale, la très longue campagne d’entre-deux-tours, marquée par une diabolisation par la droite du candidat du rassemblement de la gauche, jusqu’à être présenté dans un visuel de la section locale de LR comme un acolyte de Staline et Lénine, n’a pas bouleversé le rapport de force issu du scrutin du 15 mars.