Une semaine après le second tour des élections municipales, les nouveaux conseillers et nouvelles conseillères élus ont pour mission d’élire ces jours-ci les futurs maires de France. En marge de ce «troisième tour», Libération s’est penché sur les résultats des dix plus grandes villes du pays, afin de voir l’évolution des profils des nouveaux maires de près de 9% de la population nationale. De la débâcle du clan Collomb à Lyon, à la fin de la «baronnie» Juppé à Bordeaux, cette élection a également marqué l’arrivée d’une «vague verte».
Quatre maires pour EE-LV, seulement deux pour LR
Dimanche 28 juin, le parti politique Europe Ecologie-les Verts a créé la surprise en faisant élire des maires dans quatre villes majeures. Dans le Grand-Est, Jeanne Barseghian a ainsi remporté la ville de Strasbourg jusqu'alors dirigée par l'élu PS Roland Ries. A Lyon, EE-LV devance la coalition LREM-LR initiée par le maire sortant Gérard Collomb. Dans la région Nouvelle-Aquitaine, c'est l'ancien conseiller municipal Pierre Hurmic, membre des Verts depuis 1998 et à la tête d'une liste d'union de la gauche, qui a battu le maire sortant, Nicolas Florian. Elue samedi maire de Marseille après de nombreux rebondissements, Michèle Rubirola, issue des rangs d'EE-LV, menait, elle, la coalition du Printemps marseillais.

Photo Frédérick Florin. AFP
Le parti écologiste aurait même pu empocher Lille, mais Martine Aubry y a gardé son siège au détriment de Stéphane Baly, à 227 voix près. Avec aussi Anne Hidalgo à Paris, Johanna Rolland à Nantes et Michaël Delafosse à Montpellier, le PS dispose ainsi de quatre villes, comme le parti écologiste. Le parti Les Républicains n'a conservé que la mairie de Nice (avec Christian Estrosi) et celle de Toulouse (Jean-Luc Moudenc). Ils voient leurs bastions réduits de moitié par rapport à la mandature 2014-2020.
La maire de Nantes, Johanna Rolland. Photo Sébastien Salom Gomis. AFP
Dix maires, enfin la parité
De 2014 à 2020, le pourcentage de femmes élues maires dans les dix plus grandes villes de France est passé de 30% à 50% : on en trouve désormais à Lille, Strasbourg, Nantes, Paris et Marseille. Mais seules Jeanne Barseghian et Michèle Rubirola s'apprêtent à exercer leur fonction de maire pour la première fois. Les autres n'en sont pas à leur coup d'essai : Martine Aubry a ainsi été réélue pour la quatrième fois consécutive à Lille. Au total, dans ces cinq villes, ce sont 3 873 935 citoyens et citoyennes qui verront leur municipalité dirigée par une femme.
Michèle Rubirola, la nouvelle maire de Marseille. Photo Clément Mahoudeau. AFP
Un léger rajeunissement des maires des dix plus grandes métropoles
D’une élection municipale à l’autre, on observe également un recul de l’âge moyen des maires élus dans les dix plus grandes métropoles françaises : il est passé de 60 à 55 ans. Ce recul est à mettre en corrélation avec l’arrivée des nouveaux élus, dont la moyenne d’âge est de 51 ans. A l’inverse, la moyenne d’âge des réélus grimpe à 59 ans. C’est la nouvelle édile de Strasbourg, Jeanne Barseghian, 39 ans, qui fait office de cadette, tandis que Martine Aubry est à 69 ans la doyenne des élus dirigeant les dix plus grandes mairies de France.
Martine Aubry a été réélue maire de Lille pour la quatrième fois.
Photo François Lo Presti. AFP