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mairie de Paris

Le conseiller municipal Villani compte peser pour un «monde d'après plus vert»

Candidat malheureux à la mairie de Paris, le mathématicien, qui a rejoint le groupe Ecologie, Démocratie et Solidarité, veut mettre à profit son mandat de conseiller d'arrondissement et de député pour convaincre d'ici la fin de quinquennat.
Cédric Villani lors du premier conseil municipal du XIVe arrondissement de Paris, samedi. (Photo Denis Allard pour Libération)
publié le 12 juillet 2020 à 10h07

Dans la salle des fêtes de la mairie du XIVe arrondissement de Paris, samedi, l'heure est à la distribution des écharpes tricolores. Installée au pupitre, la maire, Carine Petit, officiellement réélue par le conseil municipal, égrène les noms de ses futurs adjoints et leur remet le précieux symbole de leurs nouvelles responsabilités. Assis au milieu des membres de la majorité, les élus d'opposition, assistent silencieux à la scène. Parmi eux, l'ex-mathématicien Cédric Villani affiche un grand sourire. Pourtant, lui aussi rêvait de se voir remettre une écharpe bleue-blanc-rouge : celle du maire de Paris. Après de longs mois de campagne et des candidatures villanistes dans tous les secteurs de la capitale, le député de l'Essonne n'a finalement pu faire mieux qu'un mandat de conseiller d'arrondissement. Il est d'ailleurs le seul des 500 candidats des listes «Le nouveau Paris» a avoir été élu le 28 juin.

«Consensuel»

C'est donc, durant les conseils du XIVe arrondissement que le médaillé Fields entend bien défendre, malgré tout, sa vision de Paris. «Le XIVe souffre des mêmes maux que Paris. Il faut y lutter pour le cadre de vie, dans un urbanisme bien trop dense, trop peu vert. Lutter contre le chaos de l'espace public […] contre les incivilités, la délinquance ou pour effacer la fracture entre Paris et sa couronne» a-t-il déclaré devant les conseillers municipaux. Tout un programme qui pourrait s'avérer compliqué à porter seul…

«Cédric est quelqu'un de consensuel, il réussira donc sans aucun doute à convaincre les uns les autres à soutenir certaines de ses propositions», dit Armelle Malvoisin, ancienne colistière de la star des maths, toujours investie à ses côtés dans l'arrondissement du sud parisien. Pour s'assurer une présence dans le secteur malgré son emploi du temps de parlementaire, le médaille Field compte s'appuyer sur une poignée d'anciens «camarades de campagne» dont Benjamin Weinberger, son ancien directeur de campagne local aujourd'hui représentant officiel Villani élu dans cet arrondissement.

Tâche compliquée

Car le mathématicien est bien toujours député. Ces dernières semaines, l'ancien candidat à la mairie de Paris a retrouvé le Palais-Bourbon, qu'il avait délaissé le temps de la campagne. Durant le confinement déjà, Cédric Villani s'était investi dans l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) dont il est le premier vice-président. Auprès de 18 sénateurs et de 17 autres députés, il publie plusieurs notes sur le coronavirus visant à «informer le Parlement des conséquences des choix de caractère scientifique et technologique afin, notamment, d'éclairer ses décisions». Jusqu'à la fin de son mandat, l'élu de l'Essonne promet de continuer à s'employer pleinement pour développer l'organe mixte : «L'actualité récente a montré à quel point il faut revaloriser son rôle et le promouvoir aussi bien auprès des citoyens que du Parlement.»

D'ici à 2022, le mathématicien compte aussi peser pour «arriver à un monde d'après plus vert». Pour cela, il a rejoint le 19 mai le groupe Ecologie, Démocratie et Solidarité lancé par les députés Paula Forteza et Matthieu Orphelin, le seul qui à ses yeux se définit véritablement écologiste. Là aussi, avec seulement 17 parlementaires, la tâche s'annonce compliquée mais Cédric Villani l'assure : «Nous allons pousser pour que le nouveau gouvernement s'engage résolument vers la voie de l'écologie, de la démocratie et de la solidarité et pour l'instant il est clair qu'il y a besoin de pousser et de pousser encore…»