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Analyse

Emmanuel Macron, les dessous de son plan sur le «Plan»

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L'interview du 14 juillet du chef de l'Etat pourrait signer, mardi, le grand retour de la «planification» au sommet. Retour sur un symbole, politique et économique.
Emmanuel Macron en Allemagne, le 29 juin. (Photo Kay Nietfeld. DPA. AP)
publié le 13 juillet 2020 à 13h36

Piteuses funérailles. Lorsque le Premier ministre Dominique de Villepin annonce la mort du Commissariat général au Plan (CGP), le 27 octobre 2005, la nouvelle est expédiée en quelques mots, au détour d'un long propos sur la réforme de l'Etat. La mesure est sans appel : le CGP sera, avec d'autres entités, fondu dans une nouvelle structure, le Centre d'analyse stratégique, dédié à la prospective. C'est en vain que son patron d'alors, le philosophe Alain Etchegoyen, bataille par voie de presse contre une décision qu'il dit inspirée par «les idéologues libéraux» : l'homme est aussitôt démis de ses fonctions.

Riche imaginaire

Mort en 2007, l'inconsolable commissaire ne verra pas le retour du «Plan». Selon le Canard enchaîné, Emmanuel Macron pourrait en faire l'annonce mardi, lors de son interview du 14 juillet dans lequel il devrait tracer les priorités de sa fin de mandat. L'Elysée n'a pas démenti cette hypothèse, à laquelle le Premier ministre Jean Castex s'est déclaré favorable. Ce dernier n'a pas exclu non plus que la charge revienne au président du Mouvement démocrate, François Bayrou. Coup triple : créant un outil qu'il croit utile à la «reconstruction» de l'économie, Macron valoriserait aussi son allié centriste, éphémère ministre de la Justice en 2017. Il exploiterait enfin un riche imaginaire, très positivement connoté auprès des Français, où voisinent le Conseil national de la Résistance (CNR) et le général de Gaulle, la mémoire des Trente glorieuses et l'idéal